Nicolas Kazadi, ancien ministre des Finances de la RDCNicolas Kazadi, ancien ministre des Finances de la RDC

Dans une vidéo d’annonce déjà en ligne sur les réseaux sociaux, l’on découvre que Nicolas Kazadi s’est confié à une équipe de quatre journalistes Congolais pour parler de toute la polémique qui entoure son passage au ministère des Finances dans les gouvernements Sama 1 et 2. Du dossier des lampadaires à celui des forages à 300.000 dollars pièce en passant par la pratique des retro omissions qu’il aurait instituée dans son ministère ou encore des projets jugés couteux comme le Centre financier de Kinshasa et l’ARENA de Kinshasa, l’ancien argentier national livre ses quatre vérités. C’est un Nicolas Kazadi sûr de lui qui se défend sur chaque dossier. Il se dit victime d’une manipulation médiatique « malhonnête » sur le dossier des forages. Il croit mordicus qu’il n’y a pas eu surfacturation dans le dossier des lampadaires. Il n’a raté d’indexer l’IGF Jules Alingete. En somme, de son expérience de ministre des Finances, il estime que la RDC ne souffre pas seulement d’une simple corruption, mais plutôt des systèmes mafieux. Dès lors, il a eu le courage « héroïque » de donner un coup de pied dans ces systèmes mafieux. Face à ce combat, il a rencontré en face une volonté de le faire taire, de le mettre de côté « pour ne pas gêner le statu quo ».

Une interview de l’ancien ministre des Finances, Nicolas Kazadi, sera diffusée en intégralité sur plusieurs médias congolais ce jeudi 8 novembre 2024, selon une vidéo d’annonce de trois minutes accessible déjà en ligne que www.finances-entreprises a pu visionner et recueillir quelques extraits de cet entretien.

Devant Willy Kalengayi, Elysée Odia, Eric Ambago et Litsani Choukran, tous des journalistes congolais, l’on voit Nicolas Kazadi rompre enfin le silence pour apporter des réponses à toutes les polémiques suscitées ces derniers temps principalement par les dossiers forages qui devrait couter près de 400 millions USD au trésor et celui des lampadaires destinés à la ville province de Kinshasa.

Mais, dans cet entretien, l’ancien argentier a reçu toute une kyrielle de question sur son passage agité au très stratégique ministère des Finances entre avril 2021 et juin 2024 au sein des gouvernements Sama 1 et Sama 2.

« On continue de salir mon nom alors que le travail est fait, alors que j’ai héroïquement protégé la nation », clame Nicolas Kazadi parlant du projet forage où il a toujours défendu que c’est à cause de lui qu’on est passé de 1000 forages à 1400 unités de forages pour le même montant de 398 millions USD.

L’ancien argentier national se défend d’avoir instauré un système de rétro-commission comme le pensent ses détracteurs. « Amenez-moi un seul (NDLR : opérateur économique) à qui, moi, j’ai négocié quelques commissions que ce soit, même 0,5% », a répondu énergiquement Nicolas Kazadi à une question sur le surnom qu’on lui colle de « monsieur 30% ».

En ce qui concerne, le recours excessif au paiement en mode urgence plutôt que de respecter la chaine de la dépense en recourant même à la procédure accélérée comme le prévoit la loi relative aux finances publiques, Nicholas kazadi justifie cet état de chose par de contingence politique et autres impératifs politiques à résoudre en urgence. « Quand on gère l’État, on a des contingences politiques, qu’on doit les apprécier et décider vite. La procédure d’urgence sert à ça », s’est-il défendu.

Sur les prix des lampadaires, pour lui, ça a été démontré qu’il n’y a jamais eu de surfacturation. « La démonstration est faite qu’il n’y a pas de surfacturation sur les prix de lampadaires. La même IGF (Ndlr : Inspection générale des Finances) a été à l’hôtel de ville de Kinshasa, peut-être elle était distraite, elle n’a pas vu qu’il y avait un autre fournisseur qui s’appelle PROTO du groupe Rawji qui vendait des lampadaires, trois fois moins performants que ceux de SELETRA, à plus de 6.000 USD la pièce », a répliqué Nicholas Kazadi.

Lançant un message au peuple Congolais qui est perturbé par des informations souvent mensongères le concernant, l’élu de Miabi a lancé une interpellation en ces termes : « Je demande à chaque congolais d’analyser chaque fois, de ne pas se fier à la première phrase lue dans un Twitte ou dans les groupes WhatsApp ».

Obligé de s’expliquer sur le conflit du reste ouvert entre lui et Jules Alingete, l’inspecteur général-chef de service de l’IGF, Nicolas Kazadi a noté qu’il ne peut pas descendre à ce niveau-là. « Je ne peux pas me rabaisser à ce niveau-là », a-t-il dit, regrettant simplement que « la manipulation médiatique a voulu me faire passer pour celui qui a voulu acheter des forages de 5.000 dollars qu’on met dans les maisons à 300.000 dollars. Ça, c’est une manipulation malhonnête. »

Pour autant, Nicolas Kazadi n’entend pas porter plainte contre tous les journalistes qui ont jeté en pâture son nom sans preuves sur les dossiers lampadaires et forages. « J’apprécierai (NDLR : de porter plainte ou pas). Mais ça va me prendre beaucoup de temps et beaucoup d’argent. Je ne suis pas sûr d’avoir les deux ».

« Vous avez en face de vous quelqu’un qui a pris de décisions pendant ces trois dernières années. Cette expérience m’a fait comprendre que ce dont le pays souffre, ce n’est pas la simple corruption, c’est de système mafieux. J’ai eu le courage de mettre un coup de pied dans ces systèmes mafieux en apportant des systèmes qui bouleversent tout ça. Peut-être que j’ai été trop vite, peut-être que j’ai été trop fort. Mais, j’ai rencontré en face de moi une volonté de me faire taire, de me mettre de côté pour ne pas gêner le statu quo », confie Nicolas Kazadi dans cette courte vidéo de 3 minutes annonçant l’intégralité de cette interview ce jeudi 8 novembre sur plusieurs médias préalablement sélectionnés.

Il sied de noter que cette sortie médiatique de l’ancien ministre des Finances Nicolas Kazadi intervient quelques jours après la diffusion sur les réseaux sociaux d’une correspondance du Procureur général Près la Cour de cassation, datée du 9 octobre 2024, le disculpant de tous les faits infractionnels dans les dossiers de Lampadaires et de Forages. « J’accuse réception de votre lettre n°166/D/BWD/2024 du 8 octobre 2024 m’adressée au sujet de l’objet repris sous rubrique et vous informe que votre client, Sieur Nicolas Kazadi Kadima Nzuji, a été disculpé des faits infractionnels mis à sa charge », a écrit le Procureur général près la Cour de cassation à maître Bulambo Wilondja Delphin, l’avocat conseil de l’ex-ministre des Finances, Nicolas Kazadi Kadima Nzuji.

Amédée Mwarabu

By amedee

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