Félix Tshisekedi, Président de la RDCFélix Tshisekedi, Président de la RDC

Alors que son discours du 29 janvier 2025, au lendemain de l’occupation de Goma, est restée un vœu pieux, Félix Tshisekedi a alerté son Gouvernement face aux perspectives moins rassurantes de l’évolution économique et géopolitique mondiale. Le problème c’est que la RDC a un gouvernement qui est totalement en déphasage avec les enjeux de l’heure. Même le Gouvernement d’Union nationale promis semble être le dernier des soucis présentement. 

Le Président de la République, Félix Tshisekedi, dans sa communication lors du Conseil des ministres du 30 mai, a commencé par attirer l’attention du Gouvernement sur une évolution géopolitique et économique majeure qui, bien qu’éloignée en apparence, a des répercussions sur la République Démocratique du Congo.

Tenez, l’Organisation Mondiale du Commerce prévoit désormais une contraction du commerce de 0,2% cette année, et le Fonds Monétaire International abaisse ses prévisions de croissance mondiale cette année à 2,8% et à 3% pour l’année 2026.

Parallèlement, le dollar américain se déprécie, reflet d’une perte de confiance dans les marchés obligataires et d’une dynamique accélérée de dédollarisation des échanges.

« Pour un pays comme le nôtre, où 91% des dépôts et 97% des prêts bancaires restent libellés en devises, ces bouleversements sont majeurs. En effet, notre économie est confrontée à quatre risques : 1. Une inflation importée, due à la hausse mondiale des prix manufacturés ; 2. Une pression sur le Franc Congolais, aggravée par la baisse des recettes d’exportations ; 3. Un ralentissement de l’économie chinoise, qui fragilise la demande pour nos ressources stratégiques ; 4. Une forte volatilité des cours des métaux, rendant la planification économique incertaine », a déclaré Félix Tshisekedi devant les membres du Gouvernement.

De son avis, la suspension temporaire de nos exportations de cobalt depuis février 2025, destinée à réguler les prix, illustre l’importance de stratégies de maîtrise de l’offre pour protéger nos intérêts nationaux.

A ces défis économiques, a-t-il dit, s’ajoute un contexte sécuritaire critique alimenté par le conflit à l’Est du pays qui exige des ressources financières colossales pour financer l’effort de guerre, soutenir les populations déplacées et protéger notre intégrité territoriale.

Dans ce cadre, le Président de la République estime que sécuriser nos flux économiques extérieurs et repenser notre positionnement géopolitique n’est plus une option, mais une nécessité vitale.

Notre pays, a-t-il soutenu, doit non seulement se défendre, mais aussi se positionner. Notre voix doit compter, notre économie doit résister, et notre diplomatie doit anticiper.

Pour lui, les initiatives récentes, dont le Corridor de Lobito, la Zone Economique Spéciale RDC-Zambie, illustrent le potentiel d’intégration de la RDC dans les chaînes de valeur mondiales et africaines.

Cependant, a – t – il souligné, nous devons aller plus loin, en traitant cette question de résilience économique de manière transversale.

Pour ce faire, le Président de la République a engagé, sous la coordination de la Première Ministre, le Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Economie Nationale, la Ministre d’Etat, Ministre des Affaires Etrangères, Coopération Internationale et  Francophonie, le Ministre d’Etat, Ministre de l’Agriculture et Sécurité alimentaire, le Ministre d’Etat, Ministre du Budget , le Ministre des Finances, le Ministre des Mines, le Ministre du Commerce Extérieur, la Gouverneure de la Banque Centrale du Congo ainsi que les autres instances stratégiques à se concerter rapidement pour proposer des mesures concrètes visant à :

– Protéger l’économie congolaise des chocs extérieurs ;

– Renforcer notre souveraineté monétaire et commerciale ;

– Diversifier nos partenariats ;

– Ancrer nos décisions diplomatiques dans une stratégie autonome, au service de nos seuls intérêts.

Des intentions qui résonnent comme des voeux pieds quand on sait que depuis l’occupation de deux grandes villes de l’Est, Goma et Bukavu, rien de substantiel n’a été engagé par l’exécutif national tant par rapport à la riposte rigoureuse et coordonnée annoncée que pour redynamiser l’économie congolaise par rapport à la nouvelle donne de la guerre imposée par l’armée rwandaise et ses supplétifs de l’AFC-M23.

Amédée Mwarabu

By amedee

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