Dans son intervention au cours de la réunion du Conseil des ministres du 27 juin 2025, le Vice-premier Ministre, Ministre de l’Economie Nationale, Daniel Mukoko, a présenté le modèle économique « Couloir Vert Kivu – Kinshasa » adapté au cadre d’intervention créé par les dernières innovations légales et réglementaires afin de faciliter la priorisation des investissements et la mobilisation des financements, y compris ceux des partenaires extérieurs et de la finance carbone.
Pour ce faire, un régime de facilités et avantages fiscaux, parafiscaux, et douaniers est prévu, a-t-il dit, conformément à la législation en vigueur en la matière ainsi que la création, dans le cadre d’un contrat PPP d’un organisme (ou d’un consortium d’organismes) délégataire(s) assurant les tâches d’élaboration et de mise en
œuvre de la stratégie de gestion, en ce compris les modalités d’implantation des projets et de participation du secteur privé.
Dans le but de s’éloigner des modèles existants dans lesquels les grandes entreprises d’exploitation agricole et minière se trouvent, il a précisé que le modèle économique proposé combine les activités agricoles, la transformation
industrielle des produits agricoles, le transport fluvial avec des unités devant
incorporer un certain taux de biocarburants, les énergies renouvelables et la finance carbone.
L’articulation principale sera la stimulation de la transformation locale, la création de la valeur ajoutée dans le corridor Kivu-Kinshasa pouvant attirer des investissements verts.
Le modèle proposé se focalise sur :
1. La relance de la production agricole, préférence étant donnée aux matières premières des biocarburants, des produits transformables en biens destinés à l’exportation ;
2. La transformation locale des produits agricoles en biocarburants, biens semi
transformés et biens finis exportables, dérivés pour l’alimentation de bétail, etc. ;
3. La construction des unités fluviales et l’utilisation des biocarburants par des unités fluviales adaptées à ce type de carburant ;
4. La modernisation des routes nationales RN2 et RN4 ;
5. La réhabilitation des routes provinciales et de desserte agricole liées au trafic fluvial ;
6. L’augmentation de l’offre de l’énergie électrique grâce aux énergies renouvelables.
Daniel Mukoko a annoncé qu’une
mission d’évaluation par une équipe interministérielle sera organisée dans les meilleurs délais pour fournir une cartographie précise des interventions
envisageables à court terme à partir des initiatives et programmes du
Gouvernement déjà en cours, prioritairement dans la région entre Beni et Yangambi.
Long de 550 000 kilomètres carrés (km2), dont 285 000 km2 de forêt primaire et 60 000 km2 de tourbières intactes, le Couloir vert Kivu-Kinshasa est un projet initié par le gouvernement congolais. Il vise à sauvegarder l’avenir du Bassin du Congo, le plus grand puits de carbone des forêts tropicales du monde.
Ce Couloir va également contribuer à stimuler la croissance économique afin de réduire la violence et d’unir l’Est et l’Ouest de la République Démocratique du Congo (RDC). Il permettra de transférer, chaque année, un million de tonnes de nourriture des Kivu vers Kinshasa. Un Fonds sera créé pour développer, le long du Bassin du Congo, des entreprises axées sur les énergies renouvelables, l’agriculture et la logistique. Pour ce faire, un investissement d’un milliard de dollars américains est nécessaire au cours des 3 à 4 prochaines années.
Amédée Mwarabu