4400400Félix Tshisekedi a besoin des résultats pour son deuxième et dernier quinquennat. Pour cela, il fait pression sur la Première ministre appelée à « renforcer » le suivi des actions prioritaires de son Gouvernement mais aussi à prendre « en urgence des mesures correctives » pour la finalisation de la première phase du PDL 145 T qui piétine sans raison. Ce rappel à l’ordre de Félix Tshisekedi montre clairement qu’il n’est pas satisfait des résultats du Gouvernement Suminwa. Rappelons que cette interpellation du président de la République intervient juste après que la Première ministre ait donné son bilan de l’An 1 en 16 points, il y a deux semaines en Conseil des ministres. Ce bilan que d’aucuns qualifient de « maigre » par rapport aux enjeux de l’heure.
Les deux communications faites par le président de la République Félix Tshisekedi, lors du Conseil des ministres du 27 juin 2025, ont visé principalement la Cheffe du Gouvernement Judith Suminwa qui est en mission à l’exposition universelle d’Osaka au Japon. Le chef de l’État veut que la Première ministre « renforce » le suivi des actions prioritaires du Gouvernement avec « plus d’impulsions » mais aussi qu’elle s’implique davantage dans la finalisation de la phase 1 du Programme de Développement des 145 Territoires qui piétine en ce moment.
Le Président de la République a commencé sa communication en revenant sur ce qui a été souligné lors de l’ouverture de la 12ᵉ session de la Conférence des Gouverneurs, consacrée aux enjeux cruciaux du développement social, il est impératif que les recommandations issues de cette session, ainsi que celles restées sans suite aux sessions précédentes, deviennent le fil conducteur des priorités actuelles.
A ce titre, il a réaffirmé que leur mise en œuvre effective « doit être au cœur des
actions de tous les membres du Gouvernement, chacun dans la sphère de ses attributions. Aussi, est-il fondamental, a instruit le président de la République, que chaque Ministre prenne, sans délai, les dispositions pratiques requises à travers les mécanismes institutionnels existants, en veillant à promouvoir une collaboration dynamique et de proximité entre les entités territoriales décentralisées et le Gouvernement central.
Cette démarche, pense Félix Tshisekedi, favorisera l’efficacité, la cohésion et la synergie des interventions du gouvernement sur le terrain, dans le respect des aspirations profondes des Congolais, en faveur d’un développement durable et inclusif, porté par les valeurs de justice sociale et d’équité dans la redistribution des ressources nationales.
Considérant les efforts consentis ces dernières années, le Président de la
République a appelé le Gouvernement « à l’urgence de redoubler d’efforts pour
la réalisation des actions stratégiques et l’atteinte des résultats escomptés
répondant aux attentes légitimes et pressantes de notre peuple ».
Pour ce faire, Félix Tshisekedi attend « une feuille de route claire, assortie d’indicateurs précis d’actions, de moyens et de résultats, le tout encadré par des échéances strictement établies ».
Dans cette perspective, la Première Ministre a été engagée d’organiser une série de réunions sectorielles qui devra jouer un rôle de veille active, de coordination intersectorielle et d’accélération de l’exécution des actions prioritaires.
Félix Tshisekedi est allé jusqu’à énumérer les domaines stratégiques prioritaires sur lesquels la cheffe du Gouvernement devrait s’activer :
– Le développement des infrastructures de connectivité et d’assainissement dans nos villes ;
– L’aménagement des pôles agro-pastoraux, leviers de la transformation structurelle du secteur agricole et d’attraction des investissements connexes ;
– Le renforcement des infrastructures énergétiques et d’appui aux activités de production agricole et industrielle ;
– La promotion de l’entrepreneuriat, la création d’emplois durables et le soutien à plus de 2.600 petites et moyennes industries, moteurs de la compétitivité nationale et de la diversification économique ;
– Le suivi rigoureux et l’encadrement des mesures prioritaires destinées à améliorer le climat des affaires ;
– La mise en œuvre des réformes dans les services publics, notamment la justice, la santé, l’éducation et la sécurité, ainsi que la modernisation de l’administration dans son
ensemble.
Dans le souci collectif d’agir avec méthode, célérité et rigueur pour transformer ces engagements en réalisations tangibles au bénéfice de la Nation, le Président de la République a chargé la Première Ministre d’organiser, dès la semaine prochaine, en étroite collaboration avec son Cabinet, la tenue des premières réunions d’orientation, de coordination et d’impulsion, rapporte le compte rendu du Conseil des ministres qui précise que le chef de l’État attend de la Première ministre « un suivi rigoureux » par la tenue des Conseils des Ministres restreints sur des thématiques particulières pour des prises des décisions.
Des mesures correctives pour le PDL 145T
En ce qui concerne la nécessité de finaliser la phase 1 du Programme de Développement des 145 Territoires, le Président de la République a tenu à rappeler que ce Programme incarne la vision d’un développement à la base, équitable, inclusif et durable, telle qu’il l’a
toujours voulu.
Pour le Président de la République, tous les ouvrages prévus dans cette première phase doivent être livrés au plus tard le 31 décembre 2025.
Cet échéancier avait été clairement réaffirmé parmi les résolutions de la 12ᵉ
session de la Conférence des Gouverneurs de province, où il avait été pris la décision de mettre fin à la première phase du programme à la date précitée.
Cependant, à l’analyse des taux de réalisation actuels, il apparaît que certains retards pourraient compromettre le respect des délais si des mesures correctives immédiates ne sont pas prises, a prévenu Félix Tshisekedi.
Pour lui, le succès de cette première phase est capital pour la crédibilité du Programme, mais surtout pour la confiance des Congolais dans la capacité de l’Etat à transformer concrètement leur vécu quotidien. « Il est donc impératif que la
parole donnée devienne un acte accompli », a insisté le chef de l’État.
Ici aussi, en vue d’assurer la stricte mise en œuvre des engagements pris, le Président de la République a engagé la Première Ministre, en sa qualité de Coordinatrice de l’action gouvernementale, de « mobiliser sans délai » l’ensemble de Ministres
concernés, au premier rang desquels le Vice-Premier Ministre, Ministre du Plan
et de la Coordination de l’Aide au Développement, afin de mettre toutes les
batteries en marche pour que tous les ouvrages de la phase 1 soient
complètement achevés et livrés dans le délai imparti, soit au plus tard le 31
décembre 2025.
De son côté, le Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires Coutumières, que chaque Gouverneur de Province s’implique personnellement, aux côtés des agences d’exécution, pour accélérer les travaux restants et lever tous les goulots d’étranglement identifiés.
Le président de la République attend un rapport d’étape d’évaluation détaillé dans 60 jours au sein d’un Conseil des Ministres restreint.
Dans sa phase 1, le PDL-145T a porté prioritairement sur la construction des
écoles, de centres de santé et de bâtiments administratifs, dans l’ensemble des territoires de la République. Ces infrastructures, selon le Gouvernement , sont appelées à transformer profondément la vie quotidienne des populations.Ce programme, sans précédent par son envergure et sa portée sociale, vise à corriger les inégalités historiques entre les milieux urbains et ruraux, et à ancrer durablement la présence de l’Etat dans tous les territoires de notre pays.
Amédée Mwarabu