Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo fait face à une flambée épidémique qui n’est pas seulement une urgence sanitaire. Selon le gouvernement cette flambée épidémique est le symptôme d’un enchaînement de vulnérabilités accumulées : les inondations récentes ont gravement détérioré les infrastructures d’assainissement, contaminé les sources d’eau potable et déplacé des milliers de personnes, les exposant à des conditions de promiscuité et d’insalubrité qui favorisent la propagation du choléra.
Le dernier bulletin épidémiologique fait état d’une progression alarmante. Rien que pour la semaine du 23 au 29 juin 2025, quatre nouvelles zones de santé ont enregistré des cas de choléra, portant à vingt-cinq (25) le nombre total de zones touchées sur les trente-cinq (35) que compte la capitale.
Dans sa communication lors de la réunion du Conseil des ministres du 4 juillet, le président de la République, face à ce tableau préoccupant, a appelé à une « mobilisation nationale, lucide et résolue ».
Sous la coordination de la Première Ministre, Félix Tshisekedi a instruit le Gouvernement, à travers les Ministères de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires Coutumières, de l’Environnement et Développement Durable, des Ressources Hydrauliques et Electricité, de la Santé Publique, Hygiène et Prévoyance Sociale, des Affaires Sociales, Actions Humanitaires et Solidarité Nationale ainsi que celui de la Communication et Médias, en concertation avec son Cabinet et le Gouvernement provincial de Kinshasa, à prendre sans délai les mesures suivantes :
– L’activation immédiate du plan de contingence, en associant étroitement la Division provinciale de la santé ;
– Le déploiement rapide des équipes médicales, de stocks d’intrants essentiels et de centres de traitement mobiles dans les zones les plus affectées ;
– La désinfection systématique des points d’eau, des marchés, des écoles et autres lieux de forte fréquentation ;
– La distribution massive d’eau potable, de kits d’hygiène et de produits de traitement de l’eau dans les quartiers vulnérables ;
– Le renforcement de la surveillance épidémiologique, du dépistage communautaire et de la communication massive de proximité, afin de sensibiliser les populations, de lutter contre les rumeurs et de favoriser une adhésion collective aux consignes sanitaires ;
– La coordination renforcée avec les partenaires techniques et financiers, en particulier l’OMS, l’UNICEF, Médecins Sans Frontières et les agences humanitaires, pour mobiliser un soutien logistique, financier et opérationnel à la hauteur de la gravité de la situation.
« Nos capacités hospitalières et funéraires sont sous forte tension, et la menace d’une épidémie généralisée, notamment dans les camps de sinistrés, se dessine davantage », note le compte rendu du Conseil des ministres qui précise qu’un rapport sur l’évolution de la situation est attendu du ministre de la Santé.
Le choléra est causé par l’ingestion d’eau ou d’aliments contaminés par la bactérie Vibrio cholerae. Cette contamination se produit souvent dans des zones où les conditions sanitaires sont précaires et l’accès à l’eau potable est limité. En somme, la combinaison d’une contamination bactérienne, de mauvaises conditions sanitaires, et de pratiques d’hygiène déficientes sont les principaux facteurs menant à la propagation du choléra
Amédée Mwarabu