Des policiers en exercice face à un gang. Photo d'illustrationDes policiers en exercice face à un gang. Photo d'illustration

Après les événements qui ont conduit au meurtre de plusieurs prisonniers au Centre pénitencier et de Rééducation de Kinshasa (ex Prison Central de Makala), le ministre de la Justice Constant Mutamba avait ordonné la libération sous condition de plusieurs prisonniers dont les criminels urbains reconnus sous le nom de « Kulunas » et plusieurs repris de justice. Conséquence, dans plusieurs communes de Kinshasa, on déplore la recrudescence du banditisme urbain.

Dans le District de la Tshangu, particulièrement les quartiers de Kingasani, Mfumunkento et Mbemba Fundu sont décrits comme cible des inciviques qui sont à la base d’une insécurité généralisée. Depuis un mois on déplore déjà une quinzaine de personnes tuées victimes de ces inciviques. Sans compter des blessés civils et militaires. L’un des policiers officier de surcroit garde d’une haute autorité de la ville de Kinshasa s’est retrouvé avec des doigts coupés après une intervention dans son quartier.

Renforcer l’autorité de l’Etat

Les policiers avec armes sont parfois défiés par les Hors la loi sous l’effet de la drogue munis des armes blanches prêts à en découdre avec les forces de l’ordre. Ce qui peut provoquer un bain de sang à tout moment si aucune disposition n’est prise.

Il convient de souligner que l’axe Ngampani, Okito (Cfr direction Papa Yumbu) jusqu’au coin de l’avenue Momboyi où se trouve l’Eglise Centre Evangélique la Voie de la Restauration (CEVR) est considéré comme couloir de la mort  chaque soir. Il y a juste une semaine, un jeune homme revenant du boulot a été abattu froidement avec des machettes sur l’avenue Ngampani. Et un autre officier de la police avait subi le même sort trois jours après. Face au laxisme des policiers, le lieu du crime est momentanément sécurisé par quelques éléments des Forces armées congolaises pour faire face à la montée des Kuluna et les Ecuries des jeunes délinquants communément appelé « THAILLANDAIS » habitant aux alentours de l’Eglise CEVR.

Interrogé au sujet de cette insécurité grandissante, un habitant du quartier a confié ce qui suit : « le banditisme urbain a atteint un niveau insupportable. Nous sommes souvent l’objet d’attaque de plusieurs écuries des jeunes voisins qui détruisent tout à leur passage (Armée rouge, armée jaune, Zaïre, « Allemagne », « Américains », « Arabes show et tant d’autres). Comme ici c’est la Thaïlande, il n’y a que « les jeunes Thaïlandais » qui peuvent bien sécuriser leur territoire », a-t-il dit.

Dans certains coins les plus reculés de la commune de Kimbanseke tout comme dans plusieurs coins de la capitale c’est le No man’s land. Même les forces de l’ordre n’y ont pas accès. C’est ce qu’a dit aussi en substance un habitant de Yolo Sud dans la commune de Kalamu en la personne de Makabu K. Blanchy dont les enfants ont vécu une scène horrible qui continue à les affecter. Il s’agit d’une confrontation d’une extrême violence de deux gangs armés des machettes  qui s’est  soldé dans un bain de sang avec des blessures graves de part et d’autres voire une main coupée d’un membre de l’un des gang ennemi. Depuis cet événement, les enfants sont plongés dans un état de choc en permanence.

Impact des Kuluna dans le vécu quotidien des habitants

Plus de 80 pourcent de la population vit de la débrouille. Avec la reprise à outrance du phénomène « KULUNA », plusieurs activités sont paralysées, les biens des paisibles citoyens confisqués ou volés, certains innocents se retrouvent avec des bras et certaines parties du corps coupés.

Ce qui freine davantage le développement en exacerbant la pauvreté. Car ces délinquants s’attaquent plus aux gens qui sont actifs. Ces KULUNAS se promènent avec des armes blanches au vu et au su de tout le monde.  Ils exigent parfois des contributions obligatoires aux petits commerçants. Une sorte de taxe communément appelé « Rapport » dans le jargon des Kulunas. Cette « taxe » est partagée entre la hiérarchie des Kuluna « Roi » et certaines autorités des Sous commissariats où ces bandes opèrent. C’est vraiment le monde à l’envers.

Godefroid Ngamysata (Correspondance particulière)

By amedee

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