La Première ministre Judith Suminwa s’est engagée devant les partenaires financiers de la RDC de ramener d’ici à la fin de l’exercice budgétaire 2025 les dépenses exceptionnelles autour de la programmation de 8%, telle que convenue dans le Programme économique du Gouvernement avec le FMI. A l’analyse des données de la Banque centrale du Congo (BCC) sur l’exécution du budget 2025, tenir cet engagement devient de plus en plus hypothétique, car les dépenses exceptionnelles continuent à s’accroitre. Près de 2 milliards USD ont été décaissés du Trésor public, hors circuit de la chaine de la dépense, par le Gouvernement Suminwa depuis le début de l’année. Le problème avec cette gestion des finances publiques c’est le risque important de surfacturation des dépenses et de dilapidation des deniers publics.
Tenez, juste pour le mois d’août, plus exactement au 22 août 2025, les dépenses exceptionnelles sont chiffrées à 892,022 milliards de CDF ( soit 312 millions USD au taux budgétaire moyen de 2859 FC le dollar américain) sur un total des dépenses évaluées à 4 210,351 milliards de CDF (1,472 milliard USD), soit un taux de 21,2% des dépenses exceptionnelles sur l’ensemble des dépenses exécutées durant cette période, selon le Condensé d’informations statistiques de la Banque centrale du Congo.
A fin juillet 2025, sur un total des dépenses publiques estimées à 15 291,241 milliards de CDF (5,348 milliards USD), les dépenses exceptionnelles ont été de l’ordre de 4 643,440 milliards de CDF (1,624 milliard USD), soit 30% sur le total des dépenses exécutées, selon les données de la Banque centrale du Congo.
Rappelons qu’au premier trimestre 2025, les dépenses exceptionnelles étaient au niveau de 15,6% du total des dépenses de cette période. A cette époque, le FMI avait interpellé le gouvernement sur la nécessité de réduire ces dépenses exceptionnelles en vue de respecter la chaine des dépenses.
Notons que les dépenses exceptionnelles sont celles qui sont exécutées en urgence sans respecter la chaine de la dépense qui exige quatre étapes : engagement, liquidation, ordonnancement et paiement. Les dépenses exceptionnelles brulent cette chaine et passent de l’engagement au paiement, c’est-à-dire sans fournir toutes les pièces justificatives nécessaires à la comptabilité. D’où, le risque important de surfacturation et de dilapidation des deniers publics.
Amédée Mwarabu