La corruption demeure toujours un terrain propice aux violations des droits humains et l’affaiblissement de la démocratie. La corruption est un frein majeur aux efforts mondiaux pour combattre les crises environnementales et l’insécurité.
La République Démocratique du Congo se situe à la 163ème place sur 180 pays et est parmi les pays les moins pacifiques au monde, soit parmi les 20 derniers pays les plus corrompus au monde avec un score de 20 %, selon le rapport 2024 de Transparency International publié le 12 février 2025.
Dans ce rapport, cette organisation internationale montre comment la corruption est et reste à la base de multiples crises dans le monde particulièrement celle de l’Est de la RDC et affecte la sécurité de plusieurs nations.
Depuis 2008, la RDC s’est engagée à lutter contre le changement climatique et les investissements ont atteint plus de 700 millions USD sur terrain, cependant a population locale vit toujours dans la pauvreté et les inégalités sont croissantes malgré ces investissements énormes, note Transparency International dans son rapport.
Une des causes de la persistance de la pauvreté et des inégalités croissantes en RDC est la persistance et l’accroissement de la corruption dans tout le secteur estime un activiste des droits de l’homme.
En dépit de l’engagement politique du Président Tshisekedi à lutter contre la corruption et d’atteindre des niveaux plus élevés d’intégrité, de transparence et de redevabilité notamment par la création de la Coordination pour le Changement de Mentalité (CCM), l’Agence de Prévention et de Lutte Contre la Corruption (APLC), le renforcement de l’Inspection Générale des Finances (IGF) et la réhabilitation de la Cour des Comptes, aucune amélioration significative ne se fait sentir dans la gouvernance globale. L’exemple le plus frappant est la situation de la guerre à l’Est de la République Démocratique du Congo.
Commentant ce rapport, la Ligue Congolaise de Lutte Contre la Corruption (LICOCO) constate que la corruption continue à ronger tous les secteurs de la vie nationale en RDC. « La corruption est devenue non seulement systémique mais aussi institutionnelle, structurelle et organisationnelle du fait que sa fréquence constitue toute une culture acquise par la majorité de citoyens au sein de la communauté congolaise. Elle met en danger la démocratie, la sécurité, l’Intégrité du territoire et le développement de la RDC », estime LICOCO qui a lancé un appel national pour que les autorités politiques, administratives et judiciaires puissent donner priorité à la lutte contre la corruption car l’avenir du pays en dépend.
Plus de 150 pays ont été couverts par l’IPC (Indice de perception sur la corruption), soit plus des deux tiers du monde, obtiennent toujours un score inférieur au point médian de l’échelle (50 sur 100). La moyenne mondiale de l’IPC est de 43% et plus de la moitié des pays (56%) se situent en dessous.
La corruption, la pauvreté, l’insécurité et le réchauffement climatique sont des défis mondiaux interconnectés. Effectivement la corruption joue un rôle majeur dont l’aggravation de la situation, en empêchant les solutions durables de voir le jour. Au niveau mondial, le score moyen est de 43% en dessous de la moitie.
Au niveau régional, l’Afrique-subsaharienne obtient un score de (33%) avec une régression de (2%) par rapport à l’année 2023. Ceci démontre que les dirigeants africains ne fournissent pas beaucoup d’efforts pour éradiquer ce fléau qui met le continent en difficulté dans le secteur de changement climatique et freine son développement.
L’Afrique-subsaharienne est particulièrement touchée par ses dynamiques ou la corruption est non seulement un frein à la croissance économique mais aussi un facteur qui déstabilise les régions sur plusieurs fronts. Le changement climatique exacerbe l’insécurité dans la région. Les sécheresses, les inondations, les guerres, les érosions des sols affectent directement la sécurité alimentaire et provoquent des déplacements massifs des populations.
Les manques de structures de gouvernance et la corruption limitent l’aide publique et affecte la protection de l’environnement. Au cours de la dernière décennie, 24 pays ont considérablement amélioré leurs scores dans l’indice de perception de corruption et sont désormais considérés comme ayant moins de corruption qu’en 2015. Au cours de la même période, 32 pays ont enregistré des pertes significatives et sont considérés comme moins capables de contrôler la corruption qu’il y a dix ans.
Parmi les pays qui ont fait des progrès significatifs dans leur capacité à contrôler la corruption dans le secteur public figurent la Côte d’Ivoire (45%), la République dominicaine (36%), le Koweït (46%), les Maldives (38%), la Moldavie (43%) et la Zambie (39%).
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