Le Président de la République Félix TshisekediLe Président de la République Félix Tshisekedi

Dans une interview accordée au média français Le Figaro le mercredi 19 mars, le président de la République a clarifié son intention par rapport aux discussions qui sont en cours entre son administration et celle du président américain Donald Trump.

Sur la question du journaliste « Voyez-vous d’un bon œil la nomination de Massad Boulos, le beau-père de la fille de Trump, comme envoyé spécial dans la région des Grands Lacs ? Pourriez-vous passer des accords avec les États-Unis, dont vous avez reçu un membre du Congrès dimanche dernier, pour l’exploitation de vos minerais ? », Félix Tshisekedi a répondu en ces termes :

« Je ne peux pas juger Massad Boulos car je ne le connais pas. Pour ce qui est des minerais, nous avons commencé à discuter de partenariats stratégiques avec les États-Unis dès mon arrivée au pouvoir, en 2019, lors du premier mandat de Trump, mais la crise sanitaire a interrompu les discussions. Celles-ci ont continué avec l’Administration Biden et, depuis que Donald Trump est revenu, elles reprennent de plus belle. Plutôt que d’acheter les produits volés chez nous à d’autres, il faut investir chez nous. Ce que je veux absolument éviter, c’est un bradage, ou des accords à la va-vite pour, comme je l’ai entendu, sauver le régime. Le but est d’obtenir un partenariat gagnant-gagnant, qui permettra à la RDC de transformer ses minerais localement, de créer de la valeur ajoutée, de constituer une chaîne de valeurs. Dans la mesure du possible, la transformation des matières premières devra se faire ici avec des investisseurs qui participent à la construction d’infrastructures énergétiques qui manquent à la RDC. Plutôt que d’acheter les produits volés chez nous à d’autres, il faut investir chez nous. Nous le faisons avec la Chine ».

Par ailleurs, le président de la République fait un lien entre l’offensive rwandaise lancée en ce début d’année 2025v et l’arrivée de Donald Trump au pouvoir.

Pour lui, « Peut-être était-ce effectivement pour le pouvoir rwandais l’occasion de mettre le président américain devant le fait accompli… Comme les Russes en Ukraine, il est possible que les Rwandais aient voulu pousser leur avantage sur le terrain pour être en position de force si Donald Trump, épris de paix, décidait de s’impliquer dans ce dossier ».

Cet entretien de Félix Tshisekedi est intervenu au lendemain de sa rencontre, le mardi 18 mars 2025, avec son homologue rwandais Paul Kagame à Doha au Quatar mais aussi 48 heures après les sanctions de l’Union européennes contre 9 personnalités de l’armée rwandaise et des terroristes du M23/AFC.

Amédée Mwarabu

 

By amedee

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