Le cabinet d’études et de conseil Congo Challenges a lancé une enquête en ligne concernant le temps moyen de déplacement entre la maison et le travail des personnes dans la ville de Kinshasa.
Les questionnaires de cette enquête comprenaient 8 questions clés relatives au sexe, à l’âge, aux secteurs d’activités, au lieu d’habitation (Commune et quartier), au lieu du travail (commune), au temps moyen du déplacement entre la maison et le travail ainsi qu’aux raisons liées au temps moyen supérieur à 30 minutes.
Les résultants de l’enquête indiquent que 72,4% des hommes ont répondus au questionnaire contre 27,6% pour les
femmes.
Une grande partie des répondants proviennent de la commune de Ngaliema, représentant 38,4% de l’échantillon. La majorité des répondants ont leurs secteurs d’activités dans la commune de la Gombe, représentant 63,6% de l’échantillon.
Les résultats de l’enquête indiquent que la plupart des répondants, hommes et femmes confondus, se situent dans la tranche d’âge de 30 à 49 ans. De plus, ils révèlent que la majorité des répondantes femmes résident dans les communes de Ngaliema, Mont-Ngafula, Bandalungwa, Kintambo, Lemba, Limete, Barumbu, Selembao, Ndjili , Gombe, respectivement.
En ce qui concerne le temps moyen quotidien passé par les répondants pour se déplacer entre leur domicile et leur lieu de travail, les résultats de l’enquête indiquent que les habitants de Ngaliema, Mont-Ngafula, Limete et Lemba consacrent en moyenne plus de temps pour leurs déplacements vers les lieux de travail respectifs.
Ces éléments d’analyse suggèrent que certaines communes de Kinshasa, telles que Ngaliema, Mont-Ngafula, Limete, Lemba, Masina, Ndjili, Matete, Selembao, Kitambo, Bandalungwa et Bumbu sont confrontées à des problèmes de temps de déplacement plus longs pour les résidents se rendant au travail. Cela peut être dû à divers facteurs tels que la distance entre ces communes et les principales zones d’activités économiques, la congestion routière ou le manque d’options de transport efficaces.
Quatre Recommandations
Evoquant la constante de Marchetti qui est une fonction de l’efficacité (ou de la vitesse) des moyens de transport disponibles, et du rayon des villes. Congo Challenge note que le principe qui sous-tend la constante dite de Marchetti (kM), en fonction (f) du rayon de la ville, ou de la distance que les gens doivent parcourir de leur domicile au centre de travail (r), et de la vitesse de déplacement que les moyens de transport dont ils disposent permettent (v) : kM = f (r/v). Ainsi pour accroitre cette vitesse de déplacement ainsi que l’efficacité du rayon de la ville, les recommandations suivantes peuvent être considérées :
• Améliorer les infrastructures de transport : Étant donné que le temps moyen de déplacement est considérablement plus élevé que la constante de Marchetti, il est important d’investir dans l’amélioration des infrastructures de transport. Cela peut inclure l’élargissement des routes, la construction de nouvelles voies, l’amélioration des transports en commun, etc., afin de réduire les congestions routières et d’optimiser les déplacements. Un intérêt particulier doit être porté aux communes de Ngaliema, Mont-Ngafula Bandalungwa, Kintambo, Lemba, Sélembao, Limete, Ndjili, Masina, et Bumbu.
Ainsi, comme la constante de Marchetti explique la manière naturelle dont l’urbanisme et les villes se développent, en cas d’amélioration de l’efficacité des infrastructures de transport, certaines personnes préfèreront rester dans les banlieues de la ville de Kinshasa grâce à l’amélioration de la vitesse de déplacement de leur domicile jusqu’à la Gombe.
• Promouvoir les transports en commun : Étant donné que le temps moyen de déplacement est élevé, il est essentiel de promouvoir les transports en commun efficaces et fiables. Cela peut inclure l’extension et l’amélioration des réseaux de bus, la mise en place de lignes de train suburbain, etc. Ces mesures peuvent encourager les individus à opter pour les transports en commun, ce qui pourrait réduire la congestion routière et améliorer le temps de déplacement global.
• Planification urbaine intégrée : Une planification urbaine intégrée peut jouer un rôle crucial pour réduire le temps moyen de déplacement. Il est nécessaire de prendre en compte les besoins en matière de transport lors de la conception des nouveaux quartiers et des nouvelles infrastructures. Une approche intégrée qui favorise la proximité entre les lieux de résidence et de travail peut contribuer à réduire le temps de déplacement global.
• Développer des zones d’activités économiques : L’éloignement entre le lieu de résidence et le lieu de travail peut être un facteur contribuant au temps moyen de déplacement élevé. En développant des zones d’activités économiques dans des zones résidentielles ou proches des quartiers résidentiels, on peut réduire les distances de déplacement et ainsi diminuer le temps moyen de déplacement. Un intérêt particulier doit être porté aux communes de Ngaliema, et Mont-Ngafula.
Amédée Mwarabu