La République démocratique du Congo est en voie de reprendre l’hôpital du Cinquantenaire, géré jusqu’ici par le partenaire indien Padiyath Healthcare, a révélé le ministre de la Santé, Roger Kamba, qui s’exprimait le mercredi 13 novembre lors d’un Briefing co-animé avec le ministre de la Communication et Médias, Patrick Muyaya.
Une période de préavis de six mois est accordé au prestataire indien au bout duquel le Gouvernement congolais va reprendre la gestion totale de cette institution hospitalière de référence.
« L’hôpital du Cinquantenaire, c’est très simple. C’est notre hôpital, on le récupére, point. Le contrat qui liait le Gouvernement au prestataire est signé par le ministre de la Santé et le partenaire. Ce contrat, à son article 10 ou 11 dit « si l’une de deux parties estime que l’autre ne remplie pas les conditions, il peut décider unilatéralement de rompre le contrat et de demander des dommages et intérêts. Automatiquement, la personne qui peut rompre le contrat c’est le ministre de la Santé. Et, j’ai un droit de demander des dommages et intérêts. C’est le contrat qui le dit », a déclaré Roger Kamba parlant du différend qui oppose le gouvernement congolais au prestataire indien sur la gestion de l’hôpital du Cinquantenaire.
Au dires du ministre de la Santé, cette institution hospitalière n’a jamais été mal gérée par le partenaire indien.
« Moi, j’estime que cet hôpital n’était pas géré de manière à rendre service à notre population. On a vu à plusieurs reprises des situations incompréhensibles. Cet hôpital n’est pas une morgue. C’est l’un des hôpitaux les mieux positionné dans le pays, le mieux construit, le mieux équipé. Alors qu’il ne rend pas service à la population. À côté de ça, il y a aussi les Congolais qui travaillnt là-bas dans des conditions. D’ailleurs, le président de la République, lors de l’avant dernier Conseil des Ministres l’a dit. Regardez comment on traite nos compatriotes par certains partenaires étrangers », s’est justifié Roger Kamba.
Et d’ajouter : « Moi, quand je suis arrivé, j’ai demandé à l’IGF de mener une enquête pour évaluer la manière dont les fonds ont été gérée. L’IGF m’a rendu le rapport en juillet. Et ce rapport est très clair : le partenaire ne respecte aucune disposition de ce contrat. À partir de ce moment là, la question ne se pose même plus. Donc, c’est rompu ».
Pour accompagner les six mois de préavis, une équipe multi sectorielle, avec un représentant de la présidence de la République, de la Primature, de l’IGF et de la Santé, sera mise en place pour accompagner la période de préavis, a précisé le ministre de la Santé.
Pour l’avenir, le ministre de la Santé aimerait que l’hôpital du Cinquantenaire se transforme en une institution hospitalière spécialisée sur certaines pathologies. Il a laissé entendre que des discussions sont en cours avec des universités ayant la faculté de médecine pour réfléchir sur l’optimisation de la gestion de cet hôpital.
Inauguré le 22 mars 2014, sous le régime de Joseph Kabila, l’hôpital du Cinquantenaire est géré jusqu’ici par le prestataire indien Padiyath Healthcare.
Amédée Mwarabu