Il ressort du dernier Conseil des ministres du 11 mars que le gouvernement central et l’Hootel de ville de Kinshasa se limitent jusque-là au constat de la catastrophe naturelle causée par les inondations dans plusieurs coins de Kinshasa, avec des dégâts matériels importants et le décès de 75 personnes. Ni le ministre des ITPR encore moins le ministre délégué en charge de la politique de la ville, personne n’engage jusqu’à ce jour, plus de 10 jours après la catastrophe, des solutions structurelles.
Le gouvernement semble être impuissant pour prendre à bras le corps ce problème résultant de la défaillance des politiques publiques depuis plusieurs décennies. En réalité, ni le Gouvernement Suminwa ni les autorités provinciales de Kinshasa, personne ne dispose à ce jour d’un schéma clair et opérationnel de gestion des catastrophes, en vue de prévenir de nouvelles tragédies. Pire, la Caisse de Solidarité Nationale et de Gestion Humanitaire des Catastrophes (CSN-GHC) est vide et incapable de remplir pleinement sa mission.
» S’agissant du débordement des eaux de la rivière Ndjili, il a fait savoir que Kinshasa est en proie à des inondations et érosions causées notamment par les eaux de ruissèlement canalisées sans respecter les exigences de l’urbanisme. Le réseau existant est devenu inopérant pour l’évacuation des eaux pluviales. Bien plus, les exutoires naturels tels les rivières et le fleuve Congo sont surchargés des rejets sauvages et très encombrants, allant jusqu’à la réduction de leur lit naturel en plus de leur pollution chimique et biologique. Ce qui occasionne des refoulements des eaux, en cas de pluie abondante, causant des inondations des habitations et autres bâtiments et espaces tout en provocant des pertes de biens matériels, voire des vies humaines. Les occupations anarchiques des espaces non aedificandi constituent une autre pratique dangereuse accentuant le phénomène décrié, parmi lesquelse l’encombrement des berges des rivières (Ndjili, Funa, Matete, Kalamu, Makelele, Gombe) et de leurs lits par des constructions diverses ». C’est le constat fait en Conseil des Ministres par le ministre des ITPR Alexis Gisaro.
Après ce constat, le Ministre d’Etat, Ministre des Infrastructures et Travaux Publics a attiré l’attention du Conseil sur le risque que court la partie Ouest de Kinshasa de subir les mêmes conséquences à cause de l’occupation anarchique de la baie de Ngaliema.
« Les solutions à cet épineux problème sont à la fois techniques et citoyennes. D’une part, des travaux importants sont à réaliser sur les rivières qui traversent la ville de Kinshasa ainsi que le dragage du fleuve Congo. A cela s’ajoute une gestion plus conséquente de déchets. D’autre part, la population est appelée à adopter un comportement citoyen responsable en évitant des constructions anarchiques (contre lesquelles des mesures draconiennes, sûrement impopulaires s’imposent) et en gérant au mieux les déchets », s’est juste contenté de dire Alexis Gisaro, sans donner un chronogramme de ces travaux encore moins le coût que cela implique.
De son côté, le Ministre Délégué près le Ministre de l’Urbanisme et Habitat en charge de la Politique de la Ville, au cours du même Conseil, a présenté la problématique des inondations dans la ville de Kinshasa et dans la province du Kongo-Central, du 04 au 05 avril 2025.
Alors que les causes sont connues de tous, ce membre du Gouvernement a encore épinglé notamment l’urbanisation anarchique, l’incivisme de certaines populations riveraines, le mauvais entretien des réseaux de drainage sur le littoral de la rivière N’djili, l’obstruction des canaux par des déchets et surtout les constructions inappropriées, à l’instar de l’église Shekinah Tabernacle.
Poursuivant sa note d’information, le ministre délégué en charge de la politique de la ville à indiqué que les dégâts de cette catastrophe ont eu un l’impact sur la santé, sur l’économie nationale ainsi que sur les services publics.
Et, après avoir passé en revue les cas de chaque commune impactée, le Ministre Délégué près le Ministre de l’Urbanisme et Habitat en charge de la Politique de la Ville a terminé son intervention par une série des recommandations visant à renfoncer les politiques structurelles actuelles. Point barre ! C’est tout ce qui a été dit en Conseil des ministres.
Comme on peut le constater, il n’y a eu aucune décision devant palier ces problématiques. On en est là. Pendant ce temps d’autres grosses pluies sont annoncées d’ici à mai 2025.
Amédée Mwarabu