Visiblement, l’actuel gouverneur de Kinshasa Daniel Bumba semble dépassé par la problématique de l’assainissement de la capitale. La salubrité publique dans la ville de Kinshasa laisse à désirer. Et le président de la République a encore tapé du poing sur la table pour interpeller le gouvernorat provincial de Kinshasa. Tout indique que Félix Tshisekedi en a marre d’arpenter une mégapole insalubre avec toutes les conséquences fâcheuses sur ses 20 millions d’habitants. Présentement Kinshasa connait une épidémie de choléra, maladie des mains sales! Cette énième interpellation du président de la République n’est-elle pas carrément un désaveu du Gouverneur Daniel Bumba qui, une année après son entrée en fonction, est loin de convaincre car incapable de répondre efficacement à la sempiternelle question d’insalubrité dans la capitale.
Dans sa communication en Conseil des ministres, le Président de la République, Félix Tshisekedi, a tenu à rappeler son souhait que l’image de Kinshasa, miroir de notre pays, reflète l’ordre, la propreté et le sens de la responsabilité collective.
Conscient de l’importance d’un cadre de vie sain pour la santé et la dignité de nos concitoyens, il a rappelé avoir personnellement lancé, le 19 octobre 2020, le Programme Kinshasa Bopeto (Kin-Bopeto), un projet ambitieux d’assainissement de la ville de Kinshasa. Ce programme, au-delà de son cadre local, devait inspirer toutes les autres villes de la République. Cependant, force est de constater que les défis à relever dans le domaine de la salubrité demeurent immenses.
Ainsi, le président de la République veut cette fois-ci des mesures drastiques qui s’imposent pour l’amélioration du cadre de vie à Kinshasa. De son avis, ceci doit être une priorité qui appelle à un engagement, sans relâche, pour faire de notre capitale « une ville propre, vivable et digne du prestige de notre Nation ».
Dans cette perspective, le Président de la République en a appelé à un sursaut d’orgueil collectif, rapporte le compte rendu du Conseil des ministres. « La lutte pour un environnement propre ne saurait être l’apanage du seul Gouvernement : elle exige la mobilisation de tous, dirigeants comme citoyens », a dit le chef de l’Etat en Conseil des ministres.
Dès lors, le président de la République a engagé le Gouvernement provincial de Kinshasa, en collaboration avec le Ministre Délégué près le Ministre de l’Urbanisme et Habitat en charge de la Politique de la Ville, sous la coordination du Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires Coutumières à prendre, sans délai, les mesures suivantes :
– Responsabiliser chaque niveau de gouvernance locale, du bourgmestre au chef d’avenue, pour faire respecter la discipline de propreté dans chaque entité de la ville ;
– Redynamiser la Brigade de salubrité, la doter des moyens humains, matériels et juridiques nécessaires, y compris les mesures de coercition, pour faire respecter les normes d’hygiène et ramener tous les citoyens à une culture de propreté ;
– Lancer une réflexion sur la création d’une unité spécialisée (ou société), avec pour mission prioritaire de débarrasser les avenues de Kinshasa des véhicules abandonnés et épaves qui y sont stationnés inutilement.
Il est attendu, endéans une semaine, un rapport circonstancié sur cette réflexion, assorti de propositions concrètes à présenter au Conseil des Ministres, par le Ministre Délégué près le Ministre de l’Urbanisme et Habitat en charge de la Politique de la Ville, pour évaluation et mise en œuvre progressive.
Rappelons que pour son quinquennat à la tête de la province de Kinshasa, le Gouverneur Daniel Bumba a dénommé son programme « Kin ezo Bonga » avec un engagement notamment à prendre à bras le corps la question d’assainissement de la ville. Plus d’une année après, la capitale est toujours sale et il manque un programme de salubrité à la hauteur des enjeux actuels.
Amédée Mwarabu