La République Démocratique du Congo a accueilli ce 31 juillet 2025 à Kinshasa, la 8ᵉ Réunion ordinaire des Ministres en charge des Mines des États membres de la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs (CIRGL). Une rencontre stratégique tenue à l’hôtel Hilton, au cœur d’une région où les ressources minières représentent à la fois une opportunité de développement durable et un facteur de risque lorsqu’elles sont exploitées en dehors des circuits légaux.
Dans son discours d’ouverture, S.E Kizito Pakabomba Kapinga Mulume, Ministre des Mines de la RDC, a salué la présence de ses homologues et partenaires, avant de rappeler la vision du Président de la République, S.E.M. Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, et l’engagement du gouvernement dirigé par S.E.Mme Judith Suminwa Tuluka, à faire des ressources naturelles un levier de paix, de transparence et de prospérité pour la région.
Le Mécanisme Régional de Certification : pilier de la coopération minière régionale
Le point central de cette rencontre reste la consolidation du Mécanisme Régional de Certification (MRC), principal outil de lutte contre l’exploitation illégale des ressources naturelles dans la sous-région.
« Le MRC n’est pas un simple document administratif. Il est notre barrière commune contre les circuits illicites, et surtout, le fondement de la confiance internationale envers les minerais issus de notre région », a souligné le Ministre congolais.
Face à la recrudescence de la contrebande et à l’aggravation de l’insécurité dans certaines zones minières, la RDC a pris des mesures concrètes, dont la classification en zone rouge de plusieurs sites sensibles et la saisine formelle du Secrétariat exécutif de la CIRGL pour ouverture d’une enquête régionale.
Une volonté politique à réaffirmer
Le Ministre a également reconnu les avancées dans l’évaluation des six outils de l’Initiative Régionale contre l’Exploitation Illégale des Ressources Naturelles (IRRN), tout en mettant en garde contre les écarts persistants entre États membres en matière d’intégration effective du MRC.
« Nous avons les outils. Nous avons l’expérience. Ce qui manque parfois, c’est la volonté politique de les appliquer pleinement », a-t-il déclaré, appelant à une responsabilisation collective et à un passage des déclarations aux actions.
Trois propositions fortes de la RDC
Pour accélérer la mise en œuvre du MRC et endiguer les flux illicites de minerais, le Ministre des Mines de la RDC a formulé trois recommandations concrètes :
1. Renforcement de la mise en œuvre du MRC par des audits indépendants, des appuis techniques ciblés, et des mécanismes de sanction.
2. Création d’une task force régionale pour soutenir les enquêtes sur les chaînes d’approvisionnement sensibles.
3. Opérationnalisation rapide du laboratoire régional en Tanzanie, pour garantir la traçabilité et la crédibilité des minerais certifiés.
Un appel à la solidarité et à l’engagement
Dans un message à la fois ferme et rassembleur, le Ministre a insisté sur la solidarité régionale, tout en appelant à une exigence mutuelle dans l’application des engagements pris.
« La Région des Grands Lacs mérite mieux que d’être un épicentre de conflits liés aux minerais. Elle peut devenir un modèle de transformation locale, de commerce équitable, et d’intégration économique inclusive », a-t-il conclu.
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