La République Démocratique du Congo (RDC) pourrait ajouter 9,8 trillions CDF à son PIB et connecter 9,7 millions de nouveaux utilisateurs d’internet mobile d’ici 2029, si elle met en œuvre des réformes ciblées en matière de fiscalité, d’infrastructures et de politiques numériques. C’est ce que révèle un rapport publié le jeudi 18 septembre par Global System for Mobile (GSMA), en marge du Digital Africa Summit qui se tient au Fleuve Congo Hôtel à Kinshasa.

Intitulé « Stimuler la croissance économique par la transformation numérique en RDC », le document met en avant le rôle stratégique que peut jouer le mobile dans des secteurs clés comme l’agriculture, les mines et les services publics, tout en renforçant l’inclusion numérique.

Avec plus de 100 millions d’habitants, dont une majorité de jeunes, la RDC connaît une forte demande en services numériques. Le téléphone portable reste le principal outil d’accès à Internet, tandis que le mobile money s’impose comme une solution incontournable dans une économie où la bancarisation reste faible.

Mais l’accès reste, d’après ce rapport, limité : seulement 45 % de la population bénéficie aujourd’hui de la couverture internet mobile. Le coût élevé des appareils et des forfaits, combiné au manque d’infrastructures dans les zones rurales et à l’accès limité à l’électricité, freine l’expansion. À cela s’ajoutent une fiscalité que le rapport qualifie de lourde et des réglementations complexes, qui découragent les investissements.

Pour libérer ce potentiel, la GSMA propose une feuille de route articulée autour de cinq priorités :

  • Moderniser les cadres fiscaux pour réduire les prix et encourager l’investissement.
  • Coordonner les politiques énergétiques et télécoms, afin de combler les écarts d’accès en zones rurales.
  • Développer les compétences numériques par des partenariats public-privé.
  • Réformer la gestion du spectre et des licences, en rendant les fréquences plus abordables et transparentes.
  • Exploiter le mobile dans les services publics (éducation, santé, administration) pour améliorer l’efficacité et la portée.

Selon le rapport, ces mesures pourraient générer plus de 8,6 trillions CDF de valeur économique dans les secteurs stratégiques du pays, tout en réduisant la fracture numérique.

Directrice Afrique de la GSMA, Angela Wamola a souligné que : « La République Démocratique du Congo a l’opportunité de faire un bond en avant vers une économie numérique. Mais pour réaliser pleinement ce potentiel, les réformes fiscales, la gestion du spectre et les infrastructures énergétiques doivent être prioritaires. L’industrie mobile est prête à travailler main dans la main avec le gouvernement pour offrir une croissance inclusive portée par la technologie ».

Quelques chiffres clés du rapport

  • 9,8 trillions CDF de contribution supplémentaire au PIB d’ici 2029.
  • 9,7 millions de nouveaux utilisateurs d’internet mobile attendus.
  • 8,6 trillions CDF de valeur potentielle dans les secteurs des mines, de l’agriculture et des services publics.

Appelant à reconnaître les efforts fournis par les autorités congolaises, Daddy Mukadi, Airtel, a précisé, lors de la conférence de presse qui a précédé cet événement, que le numérique en RDC n’est pas un support mais plutôt un moteur. Pour lui, ce rapport est un diagnostic de l’écosystème et contient des recommandations, si elles sont adoptées, pourraient favoriser l’éclosion numérique

Jonas TSHIPADI | NUMERICO.CD

By amedee

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