Au cours de ces dernières années, le Gouvernement de la RDC a pris un certain nombre de mesures et réformes nécessaires à la réalisation de différentes cibles liées aux ODD (Objectifs de développement durable). Ces réformes ont placé le pays sur une bonne voie en termes de réalisation des ODD. Cependant, avec la survenance de récentes crises (sanitaire liée à la Covid-19, l’intensification des tensions géopolitiques, avec la guerre en Ukraine, et la fragmentation géoéconomique), l’élan pris par la RDC en matière de réalisation des ODD a ralenti.
D’après les résultats du Cadre de Coopération des Nations Unies pour le Développement Durable, il a été observé qu’en 2023, à peine 15 % des ODD sont sur la trajectoire de réalisation, 45 % sont en retard avec des possibilités d’évoluer positivement et 40 % sont sans signes véritables d’évolution, selon le constat fait par la Banque centrale du Congo dans son rapport 2023 publié récemment.
Sur la tribune des Nations Unies en septembre 2024, le président Félix Tshisekedi alertait qu’il faut des investissements de l’ordre de 32 milliards USD chaque année pour que la RDC atteigne les ODD à l’horizon 2023.
A (RE) Lire : La RDC a besoin de 32 milliards USD d’investissement l’an pour atteindre les ODD en 2030
Au niveau mondial, c’est le même constat qui est dégagé. D’après le Rapport sur le développement durable 2023, publié par les Nations Unies, il s’observe un retard évident à sept ans de la date butoir définie pour l’atteinte des 17 ODD. Les dernières données recueillies par les Nations unies révèlent en effet que 15% seulement des indicateurs de suivi des ODD sont sur la bonne voie, tandis que 48% présentent un retard modéré ou grave, et que 37% enregistrent une stagnation, voire un recul par rapport à la situation qui prévalait notamment en 2015.
Le Rapport constate un manque d’appropriation des ODD par les gouvernements comme par les médias, des lacunes en matière de capacités institutionnelles, le poids des compromis environnementaux et socio-économiques, ainsi que la persistance de normes, attitudes et comportements allant à l’encontre des ODD. Il souligne également l’important déficit de financement de l’Agenda 2030, dont le montant annuel est estimé à 3 900 milliards de dollars pour les seuls pays en développement.
Pour combler ces déficits de financement, d’importantes initiatives se font jour, visant notamment à désendetter les pays en développement, mieux collecter l’impôt, mobiliser l’argent du secteur privé, taxer les activités les plus polluantes et les transactions financières, ou encore créer une véritable fiscalité mondiale. Ces pistes ont été explorées lors du Sommet pour un Nouveau Pacte Financier mondial qui s’est tenu en France les 22 et 23 juin 2023.
Amédée Mwarabu