Le rappel du Président de la République, Félix Tshisekedi, lors de la réunion du Conseil des ministres du 2 mai, a résonné comme un dernier avertissement au Gouvernement qui traine les pieds à disponibiliser toutes les mesures d’application consécutives à l’Ordonnance-Loi n° 22/030 du 8 septembre 2022, portant promotion de l’entrepreneuriat et des startups et à l’Ordonnance-Loi n° 22/031 du 8 septembre 2022, relative à la promotion de l’artisanat.
En effet, le chef de l’Etat a rappelé qu’il avait, par sa communication à la 27ème réunion du Conseil des Ministres tenue le 20 décembre 2024, attiré l’attention du Gouvernement sur l’urgence d’accélérer le développement de l’entrepreneuriat national. Car, il ne s’agit pas simplement d’une priorité économique, mais d’un levier stratégique pour l’emploi, l’innovation, l’industrialisation, et la transformation structurelle de notre économie.
En ces temps de mutations profondes, l’entrepreneuriat national doit s’imposer comme un pilier de notre souveraineté économique et de notre résilience collective. A cet égard, il avait instruit le Gouvernement de prendre, dans les meilleurs délais, les mesures d’application consécutives à ces deux Ordonnance-Lois.
« Si l’élaboration de la feuille de route alignée sur le Programme National de Développement de l’Entrepreneuriat Congolais (PRONADEC), peut être considérée comme des efforts fournis, il n’en demeure pas moins que les mesures concrètes ne sont toujours pas prises. Ce retard freine l’émergence d’un écosystème entrepreneurial robuste, dynamique et inclusif, capable de mobiliser les talents, de capter les opportunités d’investissement, et de valoriser les potentialités inestimables de notre pays. L’entrepreneuriat n’est pas un luxe, mais une véritable nécessité stratégique », rapporte le compte rendu du Conseil des ministres.
Là où certains perçoivent des contraintes, les entrepreneurs congolais doivent être encouragés à identifier des opportunités dans l’agriculture, l’économie numérique, l’économie verte, l’industrie locale, le tourisme et de nombreux autres secteurs porteurs. Il incombe au Gouvernement de mettre en place le cadre adéquat pour cela, a martelé Félix Tshisekedi.
« Cette insistance constitue un dernier avertissement à son instruction adressée au Gouvernement : les mesures d’application des Ordonnances-Lois précitées doivent être adoptées sans délai, afin de créer les conditions institutionnelles, juridiques et financières propices à un véritable essor de l’entrepreneuriat national », dit le compte rendu du Conseil des ministres.
C’est dans cette optique que la Première Ministre, avec l’appui actif du Cabinet du président de la République, est appelée à la « mobilisation immédiate et concertée » des Ministres des Finances, de l’Industrie et du Développement des Petites et Moyennes Entreprises, et Petites et Moyennes Industries ainsi que du Commerce Extérieur pour « lever tous les obstacles administratifs ou techniques » pouvant entraver la mise en œuvre effective de ces mesures, et parachever ainsi ledit processus.
Amédée Mwarabu