Dans son enquête publiée le jeudi 25 septembre 2025, le Centre de Recherche en Finances Publiques et Développement Local (CREFDL Asbl) a dressé une gestion calamiteuse de 194 millions 999.940 USD du FRIVAO (Fonds spécial de Répartition et d’Indemnisation en Faveur des Victimes des Activités illicites de l’Ouganda en République Démocratique du Congo).
Cette enquête révèle que sur un total de 194,9 millions de dollars américains venant de l’Ouganda, dont 105,135 USD devraient financer les indemnisations des victimes de la guerre de Kisangani, jusqu’au 08 octobre 2024, des indemnités aux personnes victimes n’ont été payées qu’à hauteur de 2.088.136 USD, soit 1,98%. Ce qui démontre qu’un total de 103,046 millions USD n’a jamais été payé aux victimes.
Pire le rapport de CREFDL allègue que non seulement les fonds FRIVAO ont été mouvementés dans au moins 10 comptes bancaires ouverts à la Rawbank, dont 7 ont directement pour mandataire le Ministre de la Justice alors que le décret portant création de FRIVAO ne le désigne pas comme ordonnateur des dépenses, mais aussi que l’argent des victimes a même servi à financer les activités d’un bureau de change, dénommé CLIC CHANGE SARL, a à hauteur de 4,2 millions USD.
C’est fort de toute cette mafia dans la gestion de ces fonds que CREFDL, dans ses recommandations, a demandé à la Première Ministre : De dissoudre FRIVAO et de confier la mission d’indemnisation des victimes à la Commission de Gestion des Biens Saisis et Confisqués, COGEBISCO, soit au Fonds de Lutte Contre le Crime Organisé, FOLUCCO qui disposent déjà des lignes de crédits dans la Loi de finances de l’année.
Bien plus, cette Asbl appelle la justice congolaise à : Ouvrir une enquête contre tous les gestionnaires des comptes bancaires liés à ces fonds FRIVAO depuis le premier encaissement jusqu’à ce jour ; Suspendre l’opération de paiement des victimes de la guerre de Kisangani et effectuer une évaluation à mi-parcours afin d’en tirer les leçons ; Ordonner la restitution des biens indûment acquis par les gestionnaires dudit fonds et de les vendre aux enchères.
Amédée Mwarabu