Les tares ont la peau dure dans les installations aéroportuaires, portuaires, lacustres et terrestres de la République démocratique du Congo. Il s’y opère toujours même les services non habilités avec comme seule motivation les tracasseries administratives sous-tendant la corruption. Le président de la République vient d’instruire une fois de plus pour le respect de l’ordre établi dans tous les postes frontaliers.

Le Président de la République a tapé du poing sur la table pour la énième fois. Lors du Conseil des ministres du 18 juillet, dans a communication, il a dit être en train de suivre avec « une vigilance particulière la situation qui prévaut à nos différents postes frontaliers, notamment dans les aéroports, où lui parviennent des plaintes émanant des opérateurs économiques, des différents voyageurs et autres visiteurs de notre pays ».

Il est dénoncé des tracasseries multiformes exercées en dehors de tout cadre légal et qui entravent gravement la fluidité des échanges ainsi que l’exercice normal des activités commerciales dans les postes frontaliers.

« Rappelant que l’Ordre opérationnel aux frontières a été mis en place précisément pour mettre un terme à ces pratiques préjudiciables à l’image de notre pays et à l’économie nationale, il a souligné que cette réforme visait à rationaliser la présence des services publics aux points d’entrée et de sortie du territoire, à simplifier les procédures liées au commerce extérieur et à assainir le climat des affaires dans une logique de gouvernance efficace et de respect de l’autorité de l’Etat. La résurgence de toute dérive, que rien ne saurait justifier, compromet sérieusement les efforts de réformes engagés par le Gouvernement et nuit à l’image même de nos Institutions », note le compte rendu du Conseil des ministres rapportant la communication du président de la République.

Face à cette situation, Félix Tshisekedi a appelé à « une évaluation et à une actualisation rigoureuse, exhaustive et sans complaisance de l’exécution de l’Ordre opérationnel ». Car, a-t-il insisté, il est impératif que tous les services non indispensables ou dont la présence n’est pas strictement encadrée par les textes légaux ou réglementaires soient retirés sans délai et sans aucune forme de procès.

« La restauration de l’autorité de l’Etat passe par la fin des comportements déviants et la tenue d’un ordre opérationnel crédible à nos frontières », a-t-il martelé devant les membres du Gouvernement.

A cet effet, il a instruit formellement le Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires coutumières, le Vice-Premier Ministre, Ministre de la Défense nationale et Anciens combattants, le Vice-Premier Ministre, Ministre des Transports, Voies de communication et Désenclavement, le Ministre de la Santé Publique, Hygiène et Prévoyance Sociale, le Ministre du Commerce Extérieur, l’Administrateur Général de l’Agence Nationale de Renseignements (ANR), le Directeur Général de la Direction Générale de Migration (DGM) ainsi que tous les autres services spécialisés, de prendre, sans délai, les mesures suivantes : – Procéder à un audit ciblé et documenté des services opérant actuellement aux frontières ; – S’assurer que seuls les services indispensables et dûment mandatés poursuivent leurs activités dans un cadre coordonné, transparent et efficace ; – Ecarter sans ménagement tout agent ou structure exerçant en violation des textes ou se livrant à des pratiques attentatoires à l’éthique de l’Etat et au climat des affaires.

Le Président de la République a insisté pour que toute mesure à adopter dans ce cadre tienne absolument compte des impératifs de sûreté de l’Etat, en parfaite adéquation avec le contexte sécuritaire particulièrement sensible que traverse actuellement notre pays.

L’instruction a été donnée pour qu’un rapport conjoint d’évaluation de l’Ordre opérationnel assorti de recommandations en vue d’une réorganisation durable du dispositif de contrôle aux frontières soit produit dans un délai de quinze (15) jours, sous la coordination du Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires Coutumières.

Rappelons que par le passé, le Conseil des ministres s’était penché plusieurs fois sur cette question mais sans succès jusqu’à ce jour. En République Démocratique du Congo, quatre services publics sont habilités à opérer aux postes frontaliers : la Direction Générale des Douanes et Accises (DGDA), la Direction Générale de Migration (DGM), le Service de Quarantaine Animale et Végétale (SGAV) et l’Office Congolais de Contrôle (OCC). En plus de ces quatre services, la police des frontières joue un rôle de soutien et d’appui à l’ensemble des services opérant aux frontières.

Amédée Mwarabu

By amedee

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