Il n’est jamais trop tard pour mieux faire. le Gouvernement Suminwa faisait fausse route avec cette politique des subventions des produits de grande consommation à l’importation sans aucun soutien aux producteurs locaux. Il a été dénoncé maintes fois cette politique du gouvernement de subventionner un certain nombre des produits de grande consommation à l’importation car non seulement elle décourage la production locale des mêmes produits mais aussi rogne les recettes publiques. Le président de la République vient d’instruire l’Exécutif national à repenser sa politique des subventions à l’importation pour encourager notamment la production locale.
Le président de la République, Félix Tshisekedi, dans sa communication du 5 septembre en Conseil des ministres, a interpellé le Gouvernement Suminwa sur la nécessité d’encourager l’industrie locale et de lutter contre la fraude douanière par des mesures visant « une politique résolument tournée vers la souveraineté alimentaire et la valorisation de nos potentialités nationales ».
Pour le chef de l’Etat, cela appelle à la « protection et au développement de notre industrie locale pour assurer l’accès durable à une alimentation de qualité, créer des emplois, réduire notre dépendance extérieure, préserver nos devises et renforcer notre souveraineté économique ».
« La dépendance structurelle dans laquelle le pays est plongé depuis des décennies constitue une vulnérabilité stratégique affectant gravement notre sécurité et la stabilité sociale. L’industrie Congolaise est aujourd’hui menacée par : – l’invasion massive de produits importés, souvent subventionnés, faussant la concurrence et étouffant la production locale ; – la contrebande et les pratiques frauduleuses, notamment le phénomène dit « bilanga », qui alimentent le marché de produits illicites à bas prix », a soutenu Félix Tshisekedi devant les membres du Gouvernement.
Ces pratiques, a insisté le président de la République, découragent l’investissement, affaiblissent nos entreprises, découragent les Petites et Moyennes Entreprises locales et étrangères qui ont pris le bon risque de croire en la République Démocratique du Congo, réduisent les recettes fiscales, aggravent le chômage et minent l’autorité de l’Etat.
Face à cette situation, le Président de la République a engagé, sous la coordination de la Première Ministre, le Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires Coutumières, le Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Economie Nationale, le Ministre d’Etat, Ministre de l’Industrie, le Ministre des Finances et le Ministre du Commerce Extérieur, à élaborer en urgence un paquet cohérent de mesures, comprenant notamment :
- La révision ciblée des taxes à l’importation pour protéger nos producteurs tout en préservant le pouvoir d’achat ;
- Le renforcement du cadre légal et réglementaire pour garantir la conformité et la traçabilité des produits ;
- La modernisation des dispositifs de contrôle et de répression pour lutter efficacement contre la contrebande ;
- La mise en place de mécanismes incitatifs (crédits préférentiels, avantages fiscaux et autres) pour soutenir l’investissement productif ;
- Une stratégie de communication nationale pour promouvoir la production locale, la consommation locale et la fierté de « produire et consommer Congolais. »
Rappelons qu’au dernier trimestre 2024, le Gouvernement Suminwa avait pris la résolution de subventionner 9 produits de grande consommation à l’importation au motif de soutenir le pouvoir d’achat des Congolais. Ces produits concernaient le riz, le maïs, le lait en poudre, l’huile végétale, le sucre, la viande, la volaille, le poisson, le poisson salé. Cette politique de subvention à l’importation alourdissait le manque à gagner en termes des recettes publiques mais aussi plombait les affaires des producteurs locaux de ces mêmes produits qui, eux, ne bénéficiaient pas des avantages fiscaux comme les importateurs.
Amédée Mwarabu