Sur les 101 institutions de micro-finance opérationnelle en République démocratique du Congo 52 sont localisées dans les deux provinces du Kivu. Avec l’occupation de cette partie du pays par l’armée rwandaise et les terroristes du M23/AFC, toutes les banques sont fermées obligeant ces institutions de micro-finances à cesser leurs activités. Un coup dur pour le secteur de la micro-finance mais aussi pour des millions d’épargnants privés de leurs épargnes pendant ce temps d’occupation.
L’occupation de l’armée rwandaise et ses supplétifs du M23/AFC des cités, territoires et villes dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu a impact négatif considérable sur les activités notamment des institutions de micro-finance dont les coopératives d’épargne et de crédit (COOPEC) opérant dans cette partie de la République démocratique du Congo.
Il sied de noter que sur les 101 institutions de micro-finances recensées en 2022 par la Banque centrale du Congo (c’est le rapport le plus récent), plus de la moitié, soit 52, se trouvent localisées au Nord-Kivu (29) et au Sud-Kivu (23).
Dès lors, avec la fermeture des banques commerciales, les institutions de micro-finances sont ipso facto aussi inopérantes, car elles dépendent des banques commerciales pour la liquidité dont elles ont besoin. Les banques commerciales dépendant également de la Banque centrale du Congo dont les activités sont à l’arrêt, c’est tout le secteur financier qui est paralysé en ce moment dans les villes de Goma et Bukavu et dans les territoires om il y a leurs agences.
Faillite programmée des institutions de micro-finance
Ce énième conflit armé dans la partie Est de la République démocratique du Congo risque de donner un coup dur au secteur de la micro-finance. En effet, les institutions de micro-finance, surtout les coopératives d’épargne et des crédits, courent le risque de faillite programmée.
Quand tout redeviendra normal dans ces deux provinces, à l’ouverture des banques commerciales et des institutions de micro-finance, il y aura un afflux des membres débiteurs pour retirer leurs épargnes, dès l’ouverture des guichets. Ce qui, à coup sûr, va plonger en faillite ces institutions de micro-finance.
Pour sauver le secteur, le Gouvernement de la République devra prendre des décisions courageuses pour soutenir financièrement les institutions de micro-finance afin qu’elles continuent leurs activités d’épargnes et de crédits. Sans cela, le secteur aura du mal à se relever. Car, le plus dur sera le manque de confiance des populations dans ces institutions de micro-finance, par crainte d’un nouvel épisode de conflit armé.
Amédée Mwarabu