Dans un communiqué intitulé « Financiers du M23 : les sociétés Traxys, Mine terra et Sunrise au centre de la fraude des minerais de Rubaya au Nord Kivu », la LICOCO (Ligue congolaise de lutte contre la corruption) indexe trois sociétés étrangères d’être impliquées dans le pillage des minerais 3T à Rubaya, dans la province du Nord-Kivu, via le Rwanda.

Citant le média britannique « The Guardian » (édition du 15 janvier 2025), la LICOCO note que selon des documents consultés que Traxys Europe est vraisemblablement l’un des acheteurs desdits minerais.  Mais, celle-ci rejette ce qu’elle qualifie d’allégations, déclarant être « fermement engagée à travailler uniquement avec des chaînes d’approvisionnement responsables et sans conflit et qu’elle investit des efforts et des ressources très considérables pour ce faire ». Ce qui ne convainc pas dans la mesure où cette firme belge, installée à Kigali et qui a des ramifications avec l’Australo-Américaine GAM (Global Advanced Metals), passe présentement pour le premier exportateur du coltan à partir du Rwanda.  Elle n’est pas la seule, selon la LICOCO, il a y aussi, notamment, Mine terra et Sunrise une société chinoise, renseignent des sources recoupées dans la capitale rwandaise.

« Selon certaines indiscrétions, la Belge Traxys a un agent exclusif, à savoir le comptoir African Panther Ressources. Tout passe par ce dernier. L’argent de la précitée atterrit dans ses comptes pour servir dans des différentes transactions sur le terrain, ainsi que des formalités s’y rapportant pour exportation. Il en est de même de la Chinoise Sunrise qui passe par le comptoir du même nom. La firme Mine terra n’est pas en reste. Elle a un sous-traitant basé à Kigali, en l’occurrence le comptoir Eastern Group Mineral, qui s’avère très actif dans les minerais venant de la RDC. D’autre part, elle sous-traite certaines entités de traitement en RDC, dont Kivu Minerals, opérationnel à Goma et à Bukavu. Cette entité est même soupçonnée d’avoir, à un moment donné, captée des minerais en provenance de Rubaya, sous occupation », écrit la LICOCO dans son communiqué.

Cette ONG de lutte contre la corruption déplore aussi « la non-opérationnalité du règlement de l’UE sur les minerais de conflit entré en vigueur en 2021 », lequel règlement impose des contrôles de diligence raisonnable aux entreprises important des minerais en provenance de pays touchés par des conflits.

Qualifié de mort-né par certains acteurs, « The Guardian » note que cette règlementation « n’est pas correctement appliquée à un moment où le bloc européen cherche à consolider ses approvisionnements en minéraux essentiels à la transition vers une énergie plus durable ». Et d’ajouter : « Le règlement permet aux entreprises de ne pas s’inquiéter de la diligence raisonnable, car il semble qu’il n’y ait aucun contrôle approprié sur ce qu’elles font, ni aucune conséquence sur leurs activités ».

Dénonçant ces firmes Européennes impliquées dans l’exploitation illégale des minerais de la RDC, la LICOCO demande au Gouvernement Belge, Américain et Chinois, de « prendre des mesures contre ces sociétés afin qu’elles n’achètent plus des minerais provenant de l’Est de la RDC ».

Au Gouvernement Congolais, l’ONG lui recommande d’envoyer des lettres de protestations à ces 3 pays dont leurs sociétés sont impliquées dans l’achat des minerais provenant de Rubaya.

Amédée Mwarabu

By amedee

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