Cette attitude des banques commerciales congolaises a pour conséquence directe d’assécher le marché de crédit dans l’économie réelle, en privant les petites et moyennes entreprises et les ménages de crédits dont ils ont tant besoins pour leurs transactions, au profit du Gouvernement qui se finance sur ce marché pour faire face à ses déficits budgétaires. Sans indexer ce fait qui prive l’économie réelle des moyens de se financer, le ministre des Finances, lui, veut plutôt élargir le marché financier des titres Bons et Obligations du trésor aux autres acteurs notamment les sociétés d’assurance et les caisses de retraite.
Le Ministre des Finances, Doudou Fwamba, a révélé que les banques commerciales captent 98% du marché financier local des Bons et Obligations du trésor en république démocratique du Congo. Faisant cette communication lors de la réunion du Conseil des ministres du 11 juillet, l’argentier national voudrait envisager l’élargissement de ce marché des titres publics en République Démocratique du Congo.
Selon Doudou Fwamba, le marché des titres publics a permis de financer les opérations financières du Gouvernement en 2024 pour plus 2.000 milliards de Franc Congolais.
Cependant, a – t – il précisé, ce marché des titres est contrôlé à 98% par les banques commerciales alors que les placeurs institutionnels – les sociétés d’assurance et les caisses de retraite – ont une participation faible pendant que celle des particuliers est quasi inexistante.
Le ministre des Finances regrette que ce marché demeure peu profond avec des maturités relativement courtes et une forte prédominance des banques commerciales.
Pour y faire face, le Doudou Fwamba a initié un Programme de vulgarisation des opérations d’émission des titres publics. Il vise à faire connaitre davantage les opérations d’émission des Bons du Trésor et Obligations du Trésor aux investisseurs autres que les banques en vue de l’élargissement de ce marché.
Le Ministère des Finances, qui intensifie les efforts visant la mobilisation accrue des ressources nécessaires au financement du Budget de l’Etat, a sollicité le soutien du Gouvernement considérant les effets positifs attendus de ce Programme.
De son côté, l’Expert en hautes finances, Aimé Lambala, a toujours soutenu que cette pratique du Gouvernement de monétiser sa dette montre que le budget national n’est pas crédible. « Le Gouvernement se finance toujours en monétisation de la dette, avec les bons et obligations du Trésor. Cette pratique montre que notre Gouvernement n’est pas crédible dans les marchés financiers internationaux. Cela prouve, la non conformité du Budget nationale par rapport à ses prévisions », a confié Aimé Lambala.
C’est depuis le dernier trimestre 2017 que le Gouvernement a relancé le marché financier des titres au niveau local. pour l’Exécutif national le marché des Bons et Obligations du Trésor sont un moyen de diversifier ses sources de financement afin de mobiliser les moyens nécessaires pour exécuter sa politique publique. Le marché des titres est un moyen sain de financer le déficit budgétaire en lieu et place de recourir à la planche à billets.
Amédée Mwarabu