Visuel SMIGSMIG

Avec le doublement des salaires des militaires et policiers intervenus depuis avril 2025, il s’observe une pression croissante sur les dépenses courantes du Budget du gouvernement. Au point que la Première ministre a sonné l’alerte lors du dernier conseil des ministres car la trésorerie de l’Etat devient de plus en plus serrée, ne permettant pas de faire face notamment aux dépenses d’investissement.

« Le Comité de Conjoncture économique a constaté une pression croissante de la masse salariale, qui dépasse désormais la moitié des recettes courantes, avec comme conséquences la fragilisation de nos finances et la réduction de la capacité de l’État à investir dans les priorités du développement », a déclaré Judith Suminwa devant les membres du Gouvernement réunis en Càonseil des ministres le vendredi 26 septembre.

C’est pourquoi, a – t – elle indiqué, le Comité de conjoncture économique a décidé de faire du contrôle rigoureux des effectifs un axe central de discipline budgétaire. À travers la fusion et la poursuite sans interruption des opérations de contrôle menées par les Ministères en charge respectivement de la Fonction Publique et du Budget, l’objectif est d’identifier les doublons, les sureffectifs et les avantages indus afin de les corriger.

 « Une telle démarche permettra non seulement de maîtriser durablement la masse salariale, mais aussi de dégager des économies significatives pour réorienter les ressources publiques vers les priorités sociales afin de consolider les acquis sociaux et d’améliorer le bien-être de la population », a précisé la Première Ministre.

Pour la mise en oeuvre des mesures susmentionnées devant maitriser l’enveloppe salariale, les Ministres en charge de la Fonction publique, du Budget et des Finances ont été instruits de l’application de ces dispositions et devront en rendre compte dans le cadre des travaux sur la nouvelle politique salariale.

L’enveloppe salariale des agents et fonctionnaires de l’État en République Démocratique du Congo est passée de 5.634,1 milliards de CDF pour les huit premiers mois de l’année 2024 à un volume de 7.736 milliards de CDF pour les huit premiers mois de cette année 2025, selon les données de la Banque centrale du Congo.

En termes mensuel, alors que l’enveloppe salariale des agents et fonctionnaires de l’Etat d’août 2024 était de l’ordre de 760,6 milliards de CDF, celle du mois d’août de cette année 2025 culmine à 1.133,2 milliards de CDF, soit un accroissement de 372,6 milliards de CDF.

Il sied de d’indiquer que sur un montant prévisionnel de 20.710,3 milliards de CDF, les dépenses de l’Etat se sont établies à 21.869,2 milliards de CDF pour les huit premiers mois de l’année 2025, soit un taux d’exécution de 105,6 %. Comparées aux décaissements effectués à la période correspondante de 2024, évalués à 16.883,7 milliards de CDF, elles affichent une hausse de 29,5 %. Cette évolution s’explique principalement par l’expansion des dépenses exceptionnelles (sécuritaires et humanitaires) ainsi que par le doublement de la masse salariale, soutient la Banque centrale dans sa note de conjoncture économique.

Dès lors, en cumulé à fin aout 2025, les dépenses courantes ont totalisé 13.443,7 milliards de CDF. Elles se composent pour l’essentiel de :

  • Salaires des agents et fonctionnaires de l’État (7.736,0 milliards de CDF) ;
  • Frais de fonctionnement des institutions et ministères (2.689,5 milliards) ;
  •  Subventions (2.050,8 milliards).

S’agissant des dépenses en capital, elles ont atteint 1.926,0 milliards de CDF, soit la totalité du montant prévisionnel.

Amédée Mwarabu

By amedee

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *