VisuelVisuel

« Réévaluer les incitations fiscales : le rendez-vous manqué des promesses de croissance et d’équité », tel est le titre du rapport de la Banque mondiale sur la situation économique en RDC publié le mardi 29 juillet à Kinshasa. Lors de la cérémonie de présentation de ce rapport, trois membres du Gouvernement Suminwa étaient présents : le ministre du Budget Aimé Boji, le ministre des Fionances Doudou Fwamba et le ministre de l’Industrie et PME Louis Watum.

Dans ce rapport, la Banque mondiale reconnait que la RDC a maintenu une forte croissance en 2024 (6,5%) tirée principalement par le secteur minier, en particulier le cuivre et le cobalt. Cependant, cette croissance reste fragile parce que fortement dépendante du secteur extractif  et freinée par le manque d’infrastructures, la faiblesse des institutions et un taux de fécondité élevé qui limite la progression du revenu moyen par habitant et la réduction de la pauvreté

« Malgré les progrès réalisés, environs 72,9% de la population vivent toujours sous le seuil de la pauvreté », note l’Institution de Bretton Woods.

Ainsi, dans ses recommandations, la Banque Mondiale appelle la RDC à prioriser des actions sur différents horizons temporels pour relever les défis actuels et renforcer sa résilience future.

A court terme, le Gouvernement Congolaise devrait procéder à l’accélération de politiques macroéconomiques et à des réformes structurelles pour préserver un cadre macroéconomique résilient et crédible. « Il est essentiel de renforcer la stabilité et la viabilité de ce cadre macroéconomique pour réduire les risques et encourager l’investissement et la croissance », note le document.

Pour y parvenir, la RDC doit : i) prioriser les dépenses en faveur des services essentiels et les investissements dans les infrastructures ; ii) élargir l’assiette fiscale et améliorer l’efficacité de la collecte des impôts grâce à la mise en place de systèmes modernes d’administration fiscale et à la réduction des exonérations ; iii) promouvoir la décentralisation budgétaire ; iv) renforcer la crédibilité de la BCC, introduire une plus grande flexibilité du taux de change et poursuivre les efforts de dédollarisation de l’économie afin d’assurer la stabilité des prix et de restaurer la confiance dans la monnaie locale ; et v) adopter des politiques macro-prudentielles (dans le but d’assurer la stabilité et limiter le risque de perturbations généralisées dans le système financier du pays) et contra-cycliques en période favorable (en vue d’atténuer les fluctuations du cycle économique), tout en consolidant continuellement le système financier national.

À moyen terme, les politiques du Gouvernement Congolais doivent favoriser la diversification économique, une croissance durable et une meilleure gestion des finances publiques.

Il sied de rappeler que le Mémorandum économique pays (CEM, 2023) a présenté des réformes économiques ambitieuses, indispensables pour orienter la RDC vers une croissance diversifiée propice à l’accession au statut de pays à revenu intermédiaire.

Ces réformes comprennent : i) l’amélioration de la réglementation des entreprises ; ii) le renforcement de l’accès au financement pour les petites et moyennes entreprises ; iii) l’investissement dans le développement du capital humain pour accroître la productivité et l’innovation ; et iv) l’attraction du développement des chaînes de valeur, notamment dans les secteurs de l’agroalimentaire et des mines.

Amédée Mwarabu

By amedee

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *