Toute chose restant égale par ailleurs, la République démocratique du Congo va terminer avec des indicateurs macroéconomiques au vert cet exercice budgétaire 2024. Du taux de croissance à au taux d’inflation en passant par le taux de change ou encore les réserves de change, les finances publiques de la RDC affichent un meilleur visage plutôt que ce qu’a été l’exercice budgétaire 2023. Tout ceci découle notamment de la discipline budgétaire observée depuis l’arrivée du gouvernement Suminwa avec son ministre des Finances Doudou Fwamba qui a instauré la rigueur dans la gestion des finances publiques.
L’analyse de la conjoncture économique intérieure de la République démocratique du Congo, à moins d’un mois de la fin de l’exercice budgétaire 2024, renseigne que tous les indicateurs macroéconomiques sont maîtrisés si bien qu’il s’observe la poursuite de la stabilité sur les principaux marchés.
Taux de change
Le taux de change de la monnaie nationale fluctue dans une base de stabilité depuis le mois de mai 2024. Sur le marché des changes, une légère appréciation de la monnaie nationale a été observée à l’indicatif.
Au 28 novembre 2024, le taux de change officiel s’est établi à 2.846,27 CDF le dollar américain, traduisant une légère appréciation hebdomadaire de la monnaie nationale de 0,06 %. Cependant, sur le marché parallèle, le franc congolais s’est déprécié de 0,14 % sur la période, situant le cours à 2.871,26 CDF.
Depuis le début de l’année, la monnaie nationale s’est dépréciée de 6,23 % et 6,43 %, respectivement à l’indicatif et au parallèle.
Pour la Banque centrale du Congo, ces évolutions sont attribuables notamment à la mise en œuvre d’une politique monétaire restrictive, traduite par une forte ponction de la liquidité bancaire à travers le bon BCC.
Taux d’inflation
En ce qui concerne le taux d’inflation, la tendance en glissement annuel reflète le recul. En rythme hebdomadaire à la dernière semaine de novembre 2024, l’inflation s’est stabilisée à son niveau de la semaine précédente. En effet, au cours de la quatrième semaine du mois de novembre 2024, l’inflation hebdomadaire a fortement ralenti à 0,097 % contre 0,100 % la semaine précédente.
En cumul annuel, l’inflation est ressortie à 10,94 % contre 21,24 % à la période correspondante de 2023. L’évolution de l’indice global s’est reflétée dans le comportement des prix de presque toutes les fonctions de consommation.
La contribution de la fonction de consommation « Produits alimentaires et boissons non alcoolisées » est de 52,46 %. Les fonctions « Logement, eau, électricité, gaz, et autres combustibles », « Transports », « Restaurants et hôtels » et « Biens et Services » ont contribué, respectivement de 20,36 %, 10,52 %, 7,18 % et 9,49 %.
En rythme mensuel, le taux d’inflation s’est établi à 0,41 % contre 0,57 % le mois précédent. En glissement annuel et en annualisé, le taux d’inflation s’est respectivement établi à 12,78 % et 11,91 %, contre un objectif de 12,06 % à fin décembre 2024.
Taux de croissance
Selon les estimations des experts de la Banque centrale du Congo, sur base des réalisations de production à fin juin 2024, le taux de croissance du PIB (Produit intérieur Brut) réel s’établirait à 6,0 % à la fin de cette année.
Cette évolution tient principalement de la performance du secteur minier, à la faveur d’une bonne tenue des cours de principaux produits exportés, estime la BCC.
Finances publiques
Les ressources mobilisées, en cumul annuel pour l’exercice 2024, sont de l’ordre de 23.625,4 milliards de CDF représentant un taux de réalisation de 103,3 % par rapport à la programmation de 22.863,1 milliards de CDF fixée dans le plan de trésorerie de l’Etat. Cette performance est attribuable notamment à l’effort des services mobilisateurs et au bon comportement des cours des matières premières sur les marchés internationaux.
En ce qui concerne le cadrage du FMI et les prévisions retenues dans la Loi de finances rectificative, les recettes internes attendues pour l’exercice 2024 se chiffrent respectivement à 25.189,3 milliards de CDF et 27.195,6 milliards.
Par ailleurs, les réserves de change s’évaluent à 6 milliards 117,05 millions USD le 27 novembre 2024. Ce niveau des réserves internationales représente 14 semaines d’importations des biens et services sur ressources propres du gouvernement de la RDC.
Bien plus, la balance commerciale de la République démocratique du Congo n’est excédentaire de plus de 6 milliards 117,05 millions USD au 27 novembre 2024, correspondant à 14 semaines d’importation des biens et services sur ressources propres du Gouvernement de la RDC.
Cette balance commerciale excédentaire découle des exportations estimées à 28 milliards 239,45 millions USD contre des importations de l’ordre de 22 milliards 218,69 USD.
Amédée Mwarabu