Le Chef de l'Etat Félix Tshisekedi et les présidents de deux Chambres du parlement ainsi que leurs membres de BureauLe Chef de l'Etat Félix Tshisekedi et les présidents de deux Chambres du parlement ainsi que leurs membres de Bureau

Le Réseau panafricain de lutte contre la corruption UNIS, en partenariat avec la coalition « Le Congo n’est pas à vendre » (CNPAV), ont publié, le 24 février 2025, un nouveau rapport intitulé « Train de vie des institutions en RDC : le pillage systématique des revenus nationaux par les élites politiques ».

Cette enquête met en lumière l’opacité et l’ampleur des dépenses excessives des institutions politiques, au détriment des investissements publics et des services essentiels pour la population.

Un État au service des élites plutôt que du peuple

Malgré des ressources naturelles abondantes et une augmentation des recettes publiques, 74,6 % des Congolais vivaient encore sous le seuil de pauvreté en 2023 (Banque mondiale). Le rapport démontre que les institutions politiques consomment la majeure partie du budget national, tandis que des secteurs cruciaux comme l’éducation, la santé et la sécurité reçoivent des financements insuffisants.

Par exemple, les députés nationaux touchent des émoluments exorbitants, avoisinant 21 000 dollars par mois, alors que les enseignants, policiers et militaires perçoivent à peine 100 dollars.

Ce rapport indexe la Présidence de la République de la RDC qui a consommé 99 % de son budget annuel 2024 dès le premier semestre 2024, nécessitant des crédits supplémentaires pour le reste de l’année.

Quant aux dépenses de fonctionnement des institutions, elles ont atteint un taux d’exécution de 121,7 % de leur prévision budgétaire à fin juin 2024, tandis que l’investissement public sur ressources propres n’a été exécuté qu’à 29,6 % durant les six premiers mois de l’exercice 2024.

Des fonds publics détournés vers le luxe et les privilèges

Le rapport met en évidence l’utilisation abusive des fonds spéciaux d’intervention, qui fonctionnent comme des « caisses noires » alimentant le train de vie des élites. Par exemple, 69 % du budget de l’Assemblée nationale est consacré à ces fonds spéciaux, détournant des ressources qui pourraient financer des projets de développement.

Des recommandations urgentes pour une gouvernance responsable

Face à cette situation alarmante, UNIS et CNPAV appellent à des réformes structurelles pour restaurer la justice sociale et la transparence budgétaire en RDC.

Au nombre des recommandations :

  • Rationaliser et réduire la taille des institutions (notamment le Sénat et certaines agences redondantes).
  • Mettre fin à l’opacité des rémunérations des politiques et publier les salaires de tous les agents publics.
  • Adopter un budget-programme centré sur les investissements prioritaires pour le développement national.
  • Supprimer les fonds spéciaux d’intervention et renforcer la surveillance de l’utilisation des fonds publics.

Un appel à l’action pour les citoyens et les décideurs

Ce rapport passe pour un outil essentiel devant exiger des comptes aux autorités et plaider pour une gestion équitable et transparente des finances publiques. « Il est temps que les ressources de la RDC servent réellement au bien-être de ses citoyens, et non aux privilèges d’une minorité », clament les rédacteur de ce rapport.

Amédée Mwarabu

By amedee

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