Tout gouvernement qui veut réussir doit se doter des moyens nécessaires à cette fin. En RDC, de bonnes intentions ne manquent pas depuis que Félix Tshisekedi est aux commandes, en janvier 2019. Cependant, les résultats sont mitigés, plus de six ans après. Rien n’empêche à la RDC de créer son Fonds souverain mais à ce jour tout indique que la volonté de disposer les finances publiques au service du développement du pays a largement manqué. Si bien que même présentement, le gouvernement ne présente pas des initiatives cohérentes pour assurer justement l’indépendance économique à la RDC. A part des voeux pieux comme résonne cet appel à la création d’un Fonds souverain de la RDC. Pour preuve, le gouvernement n’a montré ni de volonté politique à réduire son train de vie qui reste cher ni de concocter les stratégies nécessaires à se doter des suffisamment des ressources financières pour financer le développement du pays notamment par la lutte contre la corruption et le coulage des recettes publiques. Pire, Kinshasa reste incapable de tirer les leçons de 30 ans d’insécurité d’insécurité dans la partie Est et de pillages des ressources naturelles par les voisins, le discours du président de la République du 29 janvier 2025, au lendemain de l’occupation de Goma, est demeuré lettre morte : pas de riposte rigoureuse et coordonnée, pas de nouvelle ère de paix et de prospérité, aucun signal fort dans l’organisation du pays face à ceux qui continuent à humilier les Congolais.
Dans sa communication, au cours de la réunion du Conseil des ministres du 6 juin, le président de la République, Félix Tshisekedi, a instruit la Première Ministre, avec le concours du Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Economie Nationale, du Vice-Premier Ministre, Ministre du Plan et de la Coordination de l’Aide au Développement, du Ministre des Finances, du Ministre des Mines, de la Gouverneure de la Banque Centrale et de son Cabinet, à « élaborer » un projet de texte définissant la création, l’organisation et le fonctionnement d’un Fonds souverain de la République Démocratique du Congo.
Face aux mutations économiques mondiales et à la compétition accrue pour les ressources naturelles, le Président de la République soutient que la RDC « doit impérativement transformer sa richesse en outil de souveraineté, de stabilité et de prospérité partagée ».
« Notre richesse n’a de valeur réelle que si elle est transformée grâce à des politiques visionnaires, des institutions solides et une gouvernance rigoureuse. C’est dans cet esprit qu’il a été mis en place le Fonds Minier pour les Générations Futures (FOMIN), pour préserver une part des revenus miniers en faveur des générations futures », a dit le président de la République s’adressant aux membres du Gouvernement.
Le moment est donc venu, selon lui, pour la République de se doter d’un Fonds Souverain, véritable instrument de transformation économique qui seral alimenté par le FOMIN ainsi que par d’autres structures nationales pourvoyeuses de ressources publiques.
Ce nouveau véhicule financier aura pour mission :
– d’investir une part des revenus miniers sur les marchés internationaux, afin d’en accroître la valeur ;
– de financer à long terme les infrastructures essentielles : routes, hôpitaux, écoles, barrages, zones industrielles, projets agricoles structurants ;
– de soutenir la diversification économique via l’innovation, l’industrialisation, les PME et l’entrepreneuriat local ;
– de constituer une épargne intergénérationnelle pour léguer un capital productif aux générations futures ;
– de stabiliser l’économie face à la volatilité des prix des matières premières ;
– d’appuyer les programmes prioritaires, dont le Développement Local des 145 Territoires.
Le Président de la République a également précisé que le Fonds Souverain agira de manière agile et stratégique, en conformité avec les principes de Santiago, garantissant la transparence, l’indépendance et la performance.
« Il devra incarner notre volonté de bâtir une économie résiliente et souveraine, libérée de la dépendance à l’aide extérieure ou à la rente immédiate », a soutenu Félix Tshisekedi.
Et au chef de l’État d’insister,m : « Ce projet devra traduire notre ambition collective : doter la Nation d’un instrument souverain, performant et durable, capable de transformer nos ressources naturelles en richesses productives, de soutenir une croissance inclusive, et de garantir à notre jeunesse un avenir à la hauteur de son potentiel. Il s’agira d’un levier structurant pour consolider notre indépendance économique, impulser le développement à long terme et bâtir, dès aujourd’hui, l’héritage des générations futures ».
Amédée Mwarabu