Les six objectifs poursuivis par le président de la République Félix Tshisekedi durant ce second quinquennat visent Grosso modo d’améliorer les conditions de vie des Congolais. Construire 1 million des logements sociaux permettrait justement d’améliorer les conditions de vie de 1 million de ménages en RDC. Ce seul projet est une réponse directe à quatre des six objectifs du programme quinquennal de Félix Tshisekedi à savoir : 1. Créer plus d’emplois ; 2.Protéger le pouvoir d’achat des ménages ; 3. Garantir plus d’accès aux services sociaux de base et ; 4. Renforcer l’efficacité des services publics.

En effet, le président de la République Félix Tshisekedi est dans la dernière ligne droite de son second et dernier quinquennat. En 2028, le fils du Sphinx est appelé à présenter un bilan aux Congolais dont il est le seul redevable de son mandat présidentiel. Tout le monde convient à dire que la RDC peine à s’engager dans la voie du progrès économique et social, après sept ans d’actions en tant que président de la RDC, Fatshi devrait se résoudre à changer de paradigme dans la gouvernance afin d’obtenir des résultats tangibles à impacts directs e visibles sur les Congolais.

C’est dans cette perspective que dans notre Tribune intitulée  » Dix projets clés à réaliser pour sauver le mandat de Félix Tshisekedi », nous avons proposé quelques projets à réaliser d’ici à 2028 pour permettre au chef de l’État d’avoir un bilan. Un de ces projets à réaliser est justement la construction de 1 million de logements sociaux en RDC.

La République démocratique du Congo ne peut plus se contenter de rattraper un retard accumulé depuis des décennies dans le domaine du logement. Le déficit de plus de quatre millions d’unités n’est pas seulement un chiffre, c’est l’expression d’un vide stratégique qui fragilise la cohésion sociale et accentue la vulnérabilité des familles. Un logement décent n’est pas uniquement un abri, il est le socle de la dignité, de la sécurité et de la stabilité.

Il ne s’agit pas seulement de construire des maisons, mais de repenser l’urbanisation congolaise en créant de véritables quartiers modernes, intégrés et durables. Ces nouveaux espaces devraient inclure des routes praticables, un accès fiable à l’eau et à l’électricité, des espaces verts, des écoles et des centres de santé de proximité. Ils doivent être conçus avec une vision à long terme qui valorise le savoir-faire congolais, stimule l’économie locale et offre aux populations un cadre de vie digne du XXIe siècle.

Un tel projet aurait un double impact. Sur le plan social, il permettrait aux familles modestes et aux fonctionnaires d’accéder à un logement abordable, réduisant ainsi la part écrasante du logement dans leur budget et améliorant leur pouvoir d’achat. Sur le plan économique, il créerait des centaines de milliers d’emplois dans la construction et les services, renforcerait les compétences locales et injecterait des capitaux directement dans le tissu économique congolais grâce à la mobilisation de promoteurs et d’entreprises nationales.

Plus concrètement, la construction de ce millions de logements sociaux se repartirait comme suit :

  • – 3.000 logements à construire dans chacun des 145 territoires de la RDC, soit 435.000 logements;
  • 25.000 logements à construire dans la périphérie de chaque chef-lieu des 25 provinces de la RDC, soit 500.000 logements ;
  • – 65.000 logements à Kinshasa, la capitale.

Un tel chantier ne relève pas de l’utopie mais d’un choix politique. En 2020, le fonctionnement des institutions coûtait environ 500 millions de dollars au Trésor public, alors qu’en 2025 ce montant dépasse déjà 1,5 milliard de dollars. Réorienter un milliard par an du train de vie de l’État vers la construction de logements sociaux permettrait d’atteindre l’objectif d’ici la fin du quinquennat. Tout aussi, il est possible de prendre l’option d’emprunter sur le marché financier local chaque année, durant ces trois dernières années du quinquennat (2026; 2027; et 2028), 1,5 milliard USD au moyen du marché des Bons et Obligations du Trésor afin de pallier le financement de ce projet éminemment social.

Le logement est une clé de dignité, de prospérité et de stabilité. Plutôt que d’alimenter un système budgétivore qu’est celui de privilégier le fonctionnement des institutions et des ministères, investir dans des briques, du béton et le savoir-faire local offrirait à la RDC non seulement des toits pour ses citoyens, mais aussi une économie plus robuste et plus inclusive.

Amédée Mwarabu

By amedee

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