Après la signature de la Déclaration de Principes, le vendredi 25 avril à Washington, aux États-Unis d’Amérique, entre la ministre des Affaires étrangères de la RDC, Thérèse Kayikwamba, et son collègue du Rwanda, Olivier JP Nduhungirehe, en présence du Secrétaire d’Etat américain Marco Rubio, les deux pays s’apprêtent à sceller un Accord de paix le 2 mai prochain sous la médiation de l’Administration Trump.
Déjà, cette Déclaration de Principes fait couler encre et salive dans l’opinion publique congolaise, en ce que beaucoup des compatriotes ne comprennent pas les tenants et les aboutissants de ce document. En clair, les Congolais, dans leur imaginaire, pensent que cette déclaration fait du Rwanda un co-gestionnaire des ressources naturelles de la République démocratique du Congo.
Surtout quand cette Déclaration de Principes énonce : « Les participants s’engagent à lancer et/ou à élargir la coopération sur des priorités communes telles que le développement de l’hydroélectricité, la gestion des parcs nationaux, la réduction des risques des chaînes d’approvisionnement en minéraux et des chaînes de valeur minérales de bout en bout transparentes, formalisées et licites (de la mine au métal transformé) qui relient les deux pays, en partenariat avec le gouvernement américain et les investisseurs américains ».
Quoi qu’il en soit, les Congolais ont droit de connaitre la bonne compréhension de certains passages de cette déclaration de Principes, laquelle énonce les principes de base sur lesquels vont se fonder l’essentiel de l’accord de paix que Kigali et Kinshasa attendent signer dans quelques jours depuis Washington.
Dans cette perspective, il est indispensable que le Gouvernement de la République, réuni en Conseil des ministres, et les deux Chambres du Parlement auraient fait œuvre utile en examinant et en validant cette matière. Malheureusement, ni l’Exécutif national encore moins l’Assemblée nationale ou le Sénat, aucune institution ne semble s’approprier cette démarche. Voilà qui entretient encore le trouble dans le chef des Congolais.
En effet, la République démocratique du Congo s’apprête à conclure un Accord de Paix avec le Rwanda qui devrait mettre un terme à un cycle de trois décennies de violence meurtrière dans la partie Est congolaise. A côté de cet accord de paix, Kinshasa et Washington entendent aussi sceller un partenariat stratégique sur l’exploitation des minerais critiques contre la sécurité. Face à ces enjeux, il n’est pas normal que le Gouvernement et le Parlement gardent silence sans éclairer la lanterne des populations, souverain primaire.
Pour autant, les Congolais espèrent que la RDC est en train de virer vers un horizon de paix durable et de prospérité économique grâce à ces deux accords en gestation, afin de se mettre véritablement sur les rails de développement et de l’émergence.
Amédée Mwarabu