Qu’il s’agisse de se rendre au travail pour gagner son pain quotidien, qu’il s’agisse d’aller à l’aéroport pour voyager, qu’il s’agisse de promener sa famille le week-end, qu’il s’agisse de prendre juste du beau temps pour se divertir dans la ville, tout devient cauchemar dans la capitale Kinshasa une fois si vous êtes sur une de ses artères.
Cette mégapole pourtant bouillante tourne désormais au ralenti ou pas du tout à certaines heures, à cause des embouteillages monstres, matin, midi et soir. Le sujet est sur toutes les lèvres. Rien n’est plus pareil dans la ville de Kinshasa qui paie à présent le prix des déficits des politiques publiques depuis plus de quatre décennies.
Des routes défoncées, très peu d’artères en bon état, des conducteurs ayant perdu toutes les valeurs de la courtoisie routière, la surpopulation de la population concentrée à un petit périmètre de la ville, autant de situations qui font le lit aujourd’hui des embouteillages à Kinshasa. Dans ces conditions, le travailleur arrive généralement en retard et fatigué, les activités des opérateurs économiques encaissent le coup et l’économie en pâtit.
La réalité, c’est qu’on ne sait même pas évaluer en termes économique et financier l’ampleur des dégâts causés par les embouteillages à Kinshasa. L’on constate seulement que bien des activités subissent le coup de ces bouchons, que l’autorité de la ville semble totalement impuissante à résorber cet état des choses à court ou moyen terme.
Certes, l’Hôtel de ville de Kinshasa a promis la réhabilitation de quelques routes prioritaires pour fluidifier l’accès au centre-ville, d’ici à février 2025, notamment dans les environs du nouveau marché central de Kinshasa, mais l’on constate carrément de la nonchalance dans ces travaux de voirie.
Tout indique que l’on ne réalise pas à juste titre l’ampleur des dégâts des embouteillages dans une mégapole comme Kinshasa. Sinon, comment comprendre que ces travaux initiés dans le but de fluidifier la circulation dans la capitale ne peuvent pas se faire nuit et jour afin de remédier le plus tôt possible à ce fléau et permettre à la capitale de retrouver une certaine commodité dans la circulation des véhicules.
La nécessité de remettre le plus vite possible Kinshasa en activité devrait dicter le rythme des travaux de construction ou de réhabilitation des principales artères. Cette mégapole a besoin de bouger dans le but de permettre à ses millions de Kinois, enclins au travail quotidien, de reprendre normalement leur rythme de travail. Tant que les embouteillages immobilisent Kinshasa, l’émergence économique de cette ville sera compromise.
Amédée Mwarabu