Une gestion optimum des déchets dans les grandes villes et un aménagement du territoire selon les normes urbanistiques, sont des atouts majeurs pour l’optimisation de la desserte en eau et en électricité en République Démocratique du Congo. Les infrastructures de production, de transport et de distribution d’eau et de l’Électricité sont en péril aujourd’hui dans le pays à cause justement des déficits criant dans la gestion des déchets et des constructions anarchiques des maisons.
L’incivisme dans la gestion des déchets, les constructions anarchiques sous les lignes de SNEL ou sur les conduites de REGIDESO, sont autant de maux qui anihilent les efforts considérables fournis par ces deux entreprises dans la fourniture de l’eau et de l’électricité en République Démocratique du Congo.
Face à cet état des choses malheureux, ni la REGIDESO ni la SNEL ne peuvent apporter de solutions si ce n’est solliciter l’implication des habitants et des Services spécialisés notamment l’OVD (Office de Voirie et Drainage) , les services du Cadastre et de l’Urbanisme et Habitat qui laissent faire les constructions anarchiques.
Selon le constat fait, parmi les principales raisons des coupures d’eau et d’électricité en ville, il y a lieu d’indexer ces constructions anarchiques des maisons dans les villes du pays mais aussi ces déchets publics et domestiques qui envahissent souvent les stations de captage et de traitement d’eau de la REGIDESO.
Dès qu’une station de captage et de traitement d’eau fait l’objet d’envahissement des déchets organiques et autres de tous genre, la REGIDESO est obligée de procéder à un retrait de fonctionnement de ses machines, occasionnant ainsi la coupure de la la desserte en eau à la population. À ceci s’ajoute la destruction des canalisation et des conduites d’eau de la REGIDESO suite aux érosions et au glissement de terrain.
De même, la SNEL procède systématiquement à l’arrêt de ses machines quand ses installations subissent des innondations à répétition du fait d’une mauvaise canalisation des eaux de pluie causée par des constructions anarchiques des maisons au tour des postes électriques. C’est le cas du poste électrique de Funa à Kinshasa qui fait l’objet des inondations à chaque grosse pluie suite aux constructions anarchiques tout autour. La SNEL assiste aussi impuissante à l’effondrement de ses pylônes des lignes moyenne tension en pleine ville à cause des glissements de terrain et autres érosions.
A (RE) Lire : Kinshasa : le séchage du poste de Funa permet une remise en service progressive de la fourniture électrique
Par ailleurs, les deux entreprises du Portefeuille rencontrent d’énormes difficultés pour financer la maintenance de leurs infrastructures notamment à cause de l’Etat qui ne paye pas ses factures d’eau et d’électricité.
En ce qui concerne l’électricité par exemple, il sied de souligner que les tarifs MT (moyenne tension) et BT (basse tension) appliqués ne sont pas rémunérateurs. Ce sont des tarifs à caractère social. Cependant, pour la seule ville de Kinshasa, l’Etat et l’Hôtel de ville doivent à la SNEL plus de 60 millions de dollars. Pourtant, selon le protocole d’accord sur la collecte et le paiement de la taxe sur l’éclairage public qui est reversée régulièrement à la ville de Kinshasa, celle-ci s’était engagée à payer ses factures de consommation d’électricité. Ce qui n’est pas le cas à ce jour.
La SNEL et la REGIDESO sont deux seules industries d’Etat dans le secteur de la desserte en eau et en électricité en RDC, rendant un service social d’importance capitale à la population. L’eau et l’électricité étant deux besoins fondamentaux pour les Congolais, il est impératif que les services compétents leur facilitent la tâche sur des problématiques cruciales sur la gestion des déchets publics et les constructions anarchiques dans les villes. Tout aussi, elles devraient-elles bénéficier de financement conséquent du Trésor pour le service rendu aux administrations publiques, les camps militaires et autres écoles ou hôpitaux.
Amédée Mwarabu