Le franc congolaisLe franc congolais

Avec cette recommandation du président de la République, le Gouvernement Suminwa et la Banque centrale du Congo sont mis devant leur responsabilité respective. Pour un franc congolais apprécié et stable sur le marché de change il faut, d’une part, travailler sur la confiance des Congolais en leur monnaie. Mais surtout, d’autre part, le Gouvernement doit s’inscrire dans la promotion et l’accroissement de la production locale afin de limiter la pression sur les devises nécessaires pour importer notament des produits de grande consommation. 

Le Président de la République, Félix Tshisekedi, dans sa communication, lors du Conseil des ministres du 3 octobre 2025, a commencé par féliciter le Gouvernement ainsi que la Banque Centrale du Congo pour « les résultats probants » récemment enregistrés sur le marché des changes.

Il s’est observé un affermissement significatif du Franc Congolais vis-à-vis du dollar américain a été constaté ces dernières semaines sur le marché interbancaire, traduisant une appréciation de 9,1% depuis le 19 septembre 2025.

« Ce progrès constitue un signe tangible des efforts coordonnés et constants dans la mise en œuvre des politiques monétaire et budgétaire. Cette évolution positive résulte de la conjugaison d’actions volontaristes et de facteurs conjoncturels favorables », a soutenu Félix Tshisekedi.

Pour autant, le président de la République attribue cet affermissement de la monnaie nationale par :

– la forte demande de monnaie nationale par les banques, liée à la constitution de leurs réserves obligatoires ;

– la ponction de liquidités opérée par le Trésor dans le cadre des échéances fiscales ;

– les interventions ciblées et mesurées de la Banque Centrale sur le marché des changes à travers la vente des devises.

Ces acquis, selon lui, démontrent que, lorsqu’elles sont conduites avec discipline et cohérence, nos politiques économiques peuvent produire des résultats tangibles et renforcer la confiance des opérateurs ainsi que des citoyens.

Cependant, le Président de la République soutient qu’il est désormais nécessaire d’aller plus loin. La politique budgétaire devra rester rigoureuse et compatible avec l’objectif de stabilisation, en limitant les pressions inflationnistes et en réduisant drastiquement les risques de dépréciation.

Par ailleurs, il a précisé qu’une approche plus innovante et structurée dans la conduite des politiques économiques est requise pour stimuler une demande accrue du Franc Congolais et renforcer sa crédibilité, afin de garantir une stabilité durable du taux de change.

Il a relevé néanmoins l’existence de disparités préoccupantes dans les taux de change pratiqués selon les zones géographiques, particulièrement dans la ville de Kinshasa. Ces écarts créent des opportunités d’arbitrage qui nourrissent la spéculation et fragilisent l’équilibre du marché.

En conséquence, le Président de la République a instruit formellement le Gouvernement et la Banque Centrale du Congo de prendre, de manière concertée, des mesures immédiates et vigoureuses pour réduire ces pratiques spéculatives, harmoniser le fonctionnement du marché des changes et consolider la bonne dynamique observée.

Plus particulièrement, en ce qui concerne les dépenses publiques, il a recommandé de bien réguler le décaissement des dépenses de sécurité par un mécanisme d’aval indispensable de la haute hiérarchie.

« L’objectif ultime est de garantir une stabilisation durable du taux de change, protéger le pouvoir d’achat de nos concitoyens et créer les conditions d’une croissance économique inclusive et soutenable », a – t – il conclu.

Amédée Mwarabu

By amedee

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