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Un rapport du gouvernement Suminwa est attendu sur les mesures « rigoureuses »  à prendre pour réduire le train de vie des institutions de la République et de leurs animateurs, conformément à la demande du chef de l’Etat formulée dans son adresse à la nation à la suite de l’escalade militaire dans la partie est de la RDC.

L’objectif poursuivi est de dégager des économies qui permettront, immédiatement, d’octroyer une prime exceptionnelle aux vaillants militaires, policiers et patriotes Wazalendo engagés dans les combats à l’Est du pays, en augmentant leur pouvoir d’achat et en assurant la couverture sanitaire pour eux ainsi que pour les membres de leurs familles restreintes respectives, selon  le compte rendu du Conseil des ministres du 31 janvier 2025.

A cet effet, le président de la République a insisté sur l’impératif pour les Institutions publiques de l’Etat et leurs animateurs d’adopter « un train de vie plus sobre ».

Lors de cette réunion du Conseil des Ministres, Félix Tshisekedi a ordonné ce qui suit : 1. La suspension des missions et évacuations sanitaires à l’étranger non essentielles ; 2. La suspension pour une durée de 12 mois, des augmentations salariales, des corrections de grade et des mécanisations des agents publics de l’État, à l’exception des militaires et des policiers; 3. Félix Tshisekedi, le Président de la République Démocratique du Congo, a demandé au gouvernement et à son cabinet de lui soumettre des mesures rigoureuses de réduction du train de vie dans un délai de 72 heures; 3. Ces mesures consistent en des coupes par palier qui devront être appliquées aux frais de fonctionnement et aux interventions économiques de la présidence, du parlement, du gouvernement, du pouvoir judiciaire et des institutions d’appui à la démocratie ; 4. Les rémunérations des mandataires publics, des membres des cabinets politiques du pouvoir judiciaire et de ceux des institutions d’appui à la démocratie seront également concernées par ces coupes.

En attendant le rapport du Gouvernement, selon les propres estimations de www.finances-entreprises.com, la réduction du train de vie des institutions de la République peut parvenir à dégager au minimum 1 milliard de dollars américains.

Tenez, si l’on revient tout simplement  au niveau de l’exécution du Budget 2020, d’il y a cinq ans, où le budget de la Présidence de la République, de la Primature, de l’assemblée nationale et du Sénat, s’évaluait globalement à 362,5 millions USD. Cependant, pour cet exercice budgétaire 2025, le budget de ces quatre institutions est de l’ordre de 697,8 millions USD. Donc, en rabattant les budgets de ces quatre institutions à leur niveau de l’année 2020, le trésor pourra dégager directement 335 millions USD, d’une part.

D’autre part, en ce qui concerne uniquement le frais de fonctionnement des ministères du gouvernement central en 2020, ça coutait au trésor  333 millions USD contre 789 millions USD actuellement dans le budget 2025. Ici aussi, en rabattant le budget de fonctionnement (sans toucher aux rémunérations) des ministères, l’on va dégager 456 millions USD.

Dès lors, les 335 millions dégagées des quatre institutions politiques (Présidence, Primature, Assemblée Nationale et Sénat) et les 456 millions USD dégagés de frais de fonctionnement des ministères, on en est à 791 millions USD de gain pour le trésor public. Pour attendre le milliard de dollar, à dégager de cette opération de réduction du train de vie de l’appareil de l’Etat, il suffit que le président de la République prenne la grande décision de mettre en place un « gouvernement de crise » réduit à une vingtaine de ministères, comme ce fut le cas du premier gouvernement d’Etienne Tshisekedi dans les années 1990. Ceci aura l’avantage de dégager le reliquat qui manque pour atteindre le milliard de dollars américains. Ce, sans toucher aux rémunérations ni des animateurs des institutions politiques encore moins à ceux de mandataires publics.

A (RE) Lire : Soutien aux FARDC : Félix Tshisekedi ordonne la réduction du train de vie des institutions

Le contexte actuel de crise sécuritaire dépasse l’actuel gouvernement constitué sous la coalition « Union sacrée ». Cette dernière a montré ses limites pour arrêter la guerre et bouter hors du territoire national les agresseurs. Il faut donc un gouvernement de crise qui  doit être formé sur la base de l’unité nationale, en transcendant les divisions politiques actuelles. Les missions de ce gouvernement de crise devront principalement concerner la conquête de la souveraineté nationale sur l’ensemble du territoire national par la mise en place d’une armée capable de dissuader les velléités expansionnistes et bellicistes des voisins véreux. Tout aussi, cette nouvelle équipe gouvernementale aura pour tâche de construire une économie de guerre et redéfinir les alliances et partenariats stratégiques afin de bâtir un pays puissant au cœur de l’Afrique.

Amédée Mwarabu

By amedee

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