Des habitants de la Tshangu traversant le pont N'djili (sur le boulevard Lumumba) après les débordements des eaux de la rivière N'djili, en avril 2025 à KinshasaDes habitants de la Tshangu traversant le pont N'djili (sur le boulevard Lumumba) après les débordements des eaux de la rivière N'djili, en avril 2025 à Kinshasa

Gouverner c’est prévoir. Mais, en RDC, on ne prévoit rien. Surtout, on ne planifie rien. Avec les premiers dégâts occasionnés par les récentes pluies à Kinshasa dont les inondations dans certains carrefours et quartiers mais aussi l’avancée des têtes d’érosion, le Gouvernement Suminwa s’est vite réveillé de son profond sommeil et entend maintenant actualiser le plan opérationnel contre les catastrophes naturelles afin de prévenir les effets prévisibles d’inondations. 

A croire qu’on a pas tiré la moindre leçon des dégâts causés par les précipitations en avril et mai de cette année où des inondations on endeuillée des dizaines de familles et condamné plus de 10.000 familles à quitter leur maison pour des sites de cantonnement. 

Durant toute cette saison sèche, soit de juin à fin septembre 2025, le Gouvernement tant national que provincial de Kinshasa , ne s’est préoccupé outre mesure pour faire le nécessaire afin, d’abord, de construire des maisons devant abriter les familles désormais condamnées à l’errance depuis les inondations d’avril dernier. Tout comme, des travaux de curage et de drainage des différentes rivières de Kinshasa n’ont pas été effectués pour prévenir de nouvelles inondations dues généralement au fait que ces cours d’eau ont perdu leur lit naturel. De même, alors que les pluies d’avril 2025 ont coupé pendant plusieurs heures la grande partie de Kinshasa de l’aéroport international de ndjili suite aux débordements de la rivière ndjili, aucune mesure alternative n’a été depuis concrétisée pour permettre aux voyageurs par exemple de se rendre à l’aéroport en cas d’un nouveau débordement au niveau du pont ndjili.

Le tableau étant celui là : les anciennes familles victimes des inondations n’ont pas été relogées parce que rien n’a été construit pour elles, et les différentes rivières de Kinshasa n’ont pas été ni curées ni aménagées pour favoriser un meilleur ruissellement des eaux. Il n’y a pas de miracle à attendre que ce même Gouvernement fasse pour les dégâts prévisibles attendus durant cette saison de pluie 2025-2026. Les même causes devraient logiquement produire les mêmes effets, à savoir : encore des inondations dans des quartiers habités, encore des maisons détruites, encore l’avancée des têtes d’érosion. Et ceci pas seulement à Kinshasa mais aussi en province. Rappelons que les inondations ont touché plus de dix provinces lors de la dernière saison de pluie en RDC.

Voici, ce que le Conseil des ministres a traité, lors de la réunion du 7 novembre, sur la question des risques liés aux inondations durant l’actuelle saison des pluies. Extrait du compte rendu du Gouvernement.

Évoquent les dernières prévisions publiées par l’Agence Nationale de Météorologie et de Télédétection par Satellite (METTELSAT), la Première Ministre a indiqué que la saison des pluies qui s’installe dans le pays présente des risques météorologiques élevés, susceptibles d’entraîner de nouvelles inondations et d’importantes perturbations environnementales, à l’instar de la dernière saison.

Face à l’impératif d’agir de manière coordonnée et préventive, elle a invité les Ministres concernés par la problématique à considérer systématiquement les informations météorologiques de METTELSAT en vue de prendre des dispositions adéquates.

De ce fait, en droite ligne avec la Politique Nationale de Gestion des Risques de Catastrophe, adoptée lors de la soixante-cinquième réunion ordinaire du Conseil des Ministres du vendredi 31 octobre 2025, la Première Ministre a demandé au Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires Coutumières, par ses services habilités, notamment la « Cellule Permanente d’Alerte et d’Urgence », de prendre toutes les mesures idoines pour mettre à la disposition du Gouvernement, un cadre opérationnel actualisé, d’analyse des risques et de contingence face aux effets prévisibles d’inondation.

Elle a enjoint également au Ministre d’Etat, Ministre de l’Urbanisme et Habitat, en collaboration avec le Gouverneur de la ville de Kinshasa et des structures techniques concernées, de tout mettre en œuvre pour accélérer et terminer les démolitions sur les sites non aedificandi, les travaux de curage des caniveaux et de l’évacuation des immondices.

Afin de s’assurer que le délai annoncé du mois de décembre prochain pour la fin des travaux de voirie dans la capitale sera respecté, la Première Ministre a chargé le Ministre des Infrastructures et Travaux Publics et celui des Finances de lui présenter, dans les 72 heures, la situation des paiements de toutes les entreprises prestataires.

Amédée Mwarabu 

By amedee

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