Chaque ministre de passage au ministère de l’Agriculture vient toujours avec sa trouvaille : un Plan théorique dont il n’aura jamais les moyens de mettre en œuvre. Ainsi, la RDC tourne en rond. Des années passent mais le pays aux 80 millions d’hectares de terres arables et 40 millions de terres irrigables connait 27,5 millions de personnes livrés à l’insécurité alimentaire et 8 Congolais sur 10 vivant en extrême pauvreté. Qui peut croire que c’est seulement maintenant que la RDC se dote d’une « Stratégie nationale » de mise en œuvre de la vision de la revanche du sol sur le sous-sol du président de la République ? A croire que depuis 2019, année d’entrée en fonction de Félix Tshisekedi à la magistrature suprême, il n’y a jamais eu un programme de relance de l’agriculture en RDC!
En fonction depuis juin 2024, l’actuelle cheffe du Gouvernement prouve à suffisance qu’elle est à côté de la plaque, loin des défis majeurs auxquels le pays fait face. De même, son actuel ministre de l’agriculture et Sécurité Alimentaire, pilotait depuis juin 2024 le ministère du Développement rural. En 2024, le budget du ministère de l’agriculture était de l’ordre de 1,1 milliard USD. Rien de substantiel n’a été réalisé dans le secteur agricole. Cette année 2025 touchant à sa fin, on est à deux mois de la fin de l’exercice budgétaire, les 1,3 milliard USD inscrits dans le budget national pour l’agriculture n’ont produit rien de concret en réalité. Telle est la triste réalité qui fait que la RDC continue à dépenser 3,5 milliards USD pour importer ce que les Congolais mangent au quotidien.
Dans une réunion présidée par la Première ministre Judith Suminwa, le Gouvernement a adopté, après examen, la stratégie de mise en œuvre de la revanche du sol sur le sous-sol, vision chère au Président de la République, qu’à présentée le ministre de l’agriculture et sécurité alimentaire Mohindo Nzangi.
L’objectif affiché de cette Stratégie nationale serait de « redonner à l’agriculture sa place centrale dans la croissance économique, la création d’emplois et la souveraineté alimentaire ».
La fameuse stratégie nationale se structure autour d’une « révolution agricole agressive » axée sur : la valorisation des terres rurales et périurbaines, la mécanisation agricole à grande et petite échelle, l’accès à des semences de qualité, l’amélioration des techniques de conservation, la promotion d’une agriculture durable et inclusive, le financement ainsi qu’une gouvernance modernisée et numérisée.
Donc, cinq composantes structurent la mise en œuvre de la stratégie :
1. La semence: création d’une feuille de route nationale pour la production, certification et conservation des semences ;
2. Les fertilisants et pesticides : installation d’usines locales de production d’engrais et adoption d’un cadre réglementaire renforcé pour l’usage des pesticides.
3. La motorisation agricole : mise en place de brigades mécanisées via le SENAMA et contrats avec fournisseurs de tracteurs ;
4. La production : appui aux petits producteurs et aux grands exploitants, relance des cultures d’exportation (café, cacao, huile de palme) ;
5. Le stockage et la commercialisation : création de Centres Agroalimentaires Pilotes (CAP) dans six grandes villes pour améliorer la conservation et la transformation des produits.
Concluant son intervention, le Ministre de l’Agriculture et Sécurité Alimentaire a précisé que la stratégie de la revanche du sol sur le sous-sol incarne une « transformation structurelle » visant à redonner à l’agriculture Congolaise sa vocation première : nourrir la nation et permettre la diversification de l’économie.
« Elle (Ndlr : la stratégie nationale) ambitionne de faire de la République Démocratique du Congo non plus un simple pays exportateur de minerais, mais un État producteur et autosuffisant sur le plan alimentaire, grâce à une gouvernance rénovée, une planification intégrée et une implication active de toutes les parties prenantes », rapporte le compte rendu du Conseil des ministres.
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