Un processus en cours depuis 26 mois, émaillé par divers reports avant de se clôturer par une annulation. C’est tout simplement un fiasco. Les appels d’offres lancés avec pompe en juillet 2022 viennent d’être annulés par le ministre des Hydrocarbures, après avoir en informer le Conseil des ministres. La raison : absence de candidatures, des offres non recevables, des dépôts tardifs, des offres irrégulières ou encore un défaut de concurrence. Avant de relancer une nouvelle campagne d’appels d’offres, la RDC devra au préalable d’une vraie Banque de Données Pétrolières Nationale hautement sécurisées.
Dans un communiqué daté du 11 octobre 2024, le nouveau ministre des Hydrocarbures, Aimé Sakombi, a annoncé un Avis d’annulation du processus d’appel d’offres des 27 blocs pétroliers lancés le 28 juillet 2022 par le Gouvernement de la République démocratique du Congo.
Cette décision est dictée par le rapport de la commission ad hoc chargée de l’organisation et d’appel d’offres sur l’attribution des droits d’hydrocarbures en RDC. Dans son rapport, cette commission révèle « une absence de candidatures, des offres non recevables, des cas de dépôts tardifs, des offres inappropriées ou irrégulières, un défaut de concurrence ». Autant des causes qui ont empêché « la poursuite vers l’attribution des soumissions des différents candidats »
« Fort de ce qui précède, je suis dans l’obligation de déclarer l’annulation du processus en cours et ce, à partir de la publication sur le site web du ministère et, en même temps, je décide de mettre en place le mécanisme pour relancer incessamment la même procédure », écrit le ministre des Hydrocarbures dans son communiqué.
Dans sa note d’information lors du Conseil des ministres du vendredi 11 octobre, Aimé Sakombi a évoqué la nécessité de clôturer ladite procédure d’appels d’offres en considérant le fait que l’évaluation du processus en cours depuis plus de 26 mois a été caractérisée par plusieurs reports des dates de dépôt et des dépouillements des candidatures pour une procédure qui ne peut dépasser dix-huit (18) mois.
« L’arrêt de cette procédure et l’impératif d’en relancer une nouvelle ont l’avantage de permettre au Gouvernement de rebondir en évitant les difficultés majeures relevées au regard (a) des préalables à la procédure, (b) du déroulement de la procédure et (c) de l’évaluation des candidatures en phase de présélection », rapporte le compte rendu du Conseil des ministres fait par le porte-parole du Gouvernement.
De ce point de vue, le patron des Hydrocarbures a égrené les actions urgentes à mener parmi lesquelles : – la signature d’un Décret établissant les étapes de la procédure d’appels d’offres restreints pour l’attribution des droits d’hydrocarbures et les délais y relatifs ; – le Redimensionnement des blocs arpentant les aires protégées, afin de tenir compte des contraintes écologiques, en concertation avec le Ministère de l’Environnement et Développement Durable ; – l’acquisition de nouvelles données techniques pétrolières par des levés géophysiques, notamment la sismique 3D, d’abord sur des blocs à forte potentialité, en vue de construire une Banque de Données Pétrolières Nationale hautement sécurisée, condition sine qua none pour assurer la promotion des blocs pétroliers.
Amédée Mwarabu